Les 186 pays membres de la commission du « Codex alimentarius » de l’ONU ont défini de nouvelles normes sur la sécurité alimentaire au cours d’une réunion annuelle qui se tient à Genève entre le 14 et le 18 juillet.
« Les recommandations doivent encore être intégrées dans les législations nationales. Les pays devront contrôler et si nécessaire, retirer du marché un produit contrevenant à ces normes », a expliqué la coordinatrice de l’ONU, Angelika Tritscher.
Huit produits vétérinaires surveillés
La Commission du Codex Alimentarius recommande, « compte tenu des effets négatifs potentiels pour la santé humaine », de ne pas utiliser certains médicaments vétérinaires chez les animaux producteurs d’aliments. Huit en particulier sont visés : le chloramphénicol (antibiotique), la malachite verte, le carbadox, la furazolidone (un antimicrobien), le nitrofural (anti-infectueux), la chlorpromazine, le stilbène (perturbateur endocrinien), et l’olaquindox (activateur de croissance).
Aucune de ces substances ne doit être retrouvée à l’état de résidu dans la viande, le lait, les œufs, et le miel, précise la commission. « Si des aliments contiennent des résidus de ces substances, il y a une véritable inquiétude pour la santé humaine », insiste Angelika Tritscher.
Limitation des doses d’arsenic et de plomb
Le Codex préconise de ne pas dépasser 0,2 mg/kg d’arsenic inorganique dans le riz, aliment qui assimile très rapidement cet élément présent à l’état naturel dans la croûte terrestre. L’exposition sur le long terme à l’arsenic peut provoquer cancer et lésions de la peau ; il est associé à des effets sur le développement, des maladies cardiaques, le diabète, et des dégâts sur le système nerveux et le cerveau.
De même, la commission fixe à 0,01 mg par kg la quantité de plomb à ne pas dépasser dans les préparations pour nourrissons. « Les entreprises qui produisent des produits pour bébés doivent acheter le matériel le plus propre possible pour respecter cette norme », indique Angelika Tritscher.
Le maïs doit contenir un seuil maximum de 4 mg/kg de fumonisines pour les grains et 2 mg/kg pour la farine, des toxines produites par les moisissures, nocives pour la santé humaine et animale.
La commission a aussi fixé des limites maximales pour les résidus de pesticides en fonction des aliments (par exemple, 0,02 mg/kg pour l’herbicide diquat dans les bananes ou les fèves de café), et les additifs alimentaires dans des aliments comme les pâtes fraîches, le poisson surgelé ou fumé, les légumes surgelés, et les préparations en poudre pour nourrisson. Elle a enfin adopté de nouveaux critères de qualité pour le fruit de la passion, le durian, et l’okra (poids minimum et recommandations d’étiquetage).
Les députés français contre les denrées issues du clonage
La commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale s’est de son côté prononcée contre « la mise sur le marché de denrées alimentaires issues de descendants de clones », une position qui sera transmise à la Commission européenne.
Si il n’y a aucune preuve d’un danger sanitaire provoqué par une consommation d’aliments issus d’animaux clonés, « celle-ci pose des questions éthiques en partie liées au bien-être animal », résume la députée écologiste du Puy-de-Dôme et présidente de la commission Danielle Auroi, en évoquant « le syndrome du gros veau » dont sont victimes les femelles.
Autre argument avancé : l’impossibilité de distinguer un clone ou ses descendants d’un animal traditionnel. Et de dénoncer l’« hypocrisie » de la Commission européenne qui a proposé en décembre 2013 d’interdire le clonage animal à but alimentaire dans l’Union européenne, sans bannir la vente de viande ou de lait des descendants des animaux clonés, ni imposer la traçabilité de ces produits.
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