Lutte contre les maladies infectieuses émergentes : la feuille de route de la mission Keller

Publié le 11/07/2012
1342001434364511_IMG_87691_HR.jpg

1342001434364511_IMG_87691_HR.jpg
Crédit photo : AFP

La sénatrice UMP du Bas-Rhin Fabienne Keller a présenté hier son rapport sur les nouvelles menaces des maladies infectieuses émergentes qui conclut une mission d’un an.

À l’origine de 14 millions de décès chaque année dans le monde, les maladies infectieuses représentent aujourd’hui 43 % du total des causes de décès contre 1 % dans les pays industrialisés. Mais l’incidence des maladies émergentes dans les pays du Nord a aussi augmenté de 10 à 20 % depuis 15 ans. Pour cerner les principaux enjeux des pouvoirs publics face aux maladies émergentes (ou réemergentes), la mission Keller s’est notamment penchée sur plusieurs récents travaux prospectifs menés en France (Haut Conseil de la santé publique, INRA) et à l’étranger (Au Royaume-Uni, en Chine, au sein de l’Organisation économique de la zone Asie-Pacifique).

Le premier enseignement de cette revue de littérature peut s’avérer plutôt frustrant : « l’examen des exercices menés jusqu’à présent, en France comme à l’étranger, conduit à penser que la méthode des scénarios est inadaptée pour traiter le sujet des maladies infectieuses émergentes (…) Aucune matrice ne pourrait rendre compte de cette multiplicité des possibles et il faut reconnaître notre impuissance et notre ignorance ».

Trois défis

Néanmoins, il est toutefois possible d’agir sur les facteurs intervenant dans la mécanique d’apparition et de diffusion des maladies émergentes. La mission en recense neuf : démographie et urbanisation, précarité des conditions sanitaires, évolution des agents pathogènes, voyages et échanges intercontinentaux, interactions santé animale/santé humaine, organisation du système sanitaire,recherche, usage des sols, changement climatique.

N’ayant pas la prétention d’apporter des réponses détaillées aux problèmes complexes posés par les maladies émergentes, la mission retient finalement trois grands défis pour les autorités publiques : « comment appliquer les mesures traditionnelles de santé publique au XXIe siècle dans une société particulièrement complexe, mobile, éclatée, parcellisée ? » ; « comment doit-on communiquer sur le risque et l’incertitude à l’heure d’internet ? » ; « comment peut-on garantir un accès équitable aux ressources en cas de crise ? ».

Le rapport rassemble surtout une synthèse des contributions d’experts réunis en mai dernier lors d’un atelier de prospective. Les dix leviers d’action proposés restent prospectifs et concernent notamment l’information des populations sur les pathologies, les vecteurs et les prophylaxies, la régulation des mouvements de praticiens de la santé des pays du Sud vers les pays du Nord en encore le soutien à la recherche sur les vaccins et les thérapeutiques des maladies infectieuses.

 DAVID BILHAUT

Source : lequotidiendumedecin.fr