L'infectiologue Gilles Pialoux favorable à un reconfinement du pays

Publié le 27/10/2020

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La circulation du virus « est hors de contrôle », selon l'infectiologue Gilles Pialoux, qui a estimé nécessaire mardi, sur BFM-TV, de « reconfiner le pays ».

« La difficulté actuelle est précisément dans le fait qu'on a une dimension nationale de l'épidémie, c'est le paradoxe, alors qu'on était plutôt dans une épidémie concentrée (sur quelques régions, ndlr) en France à la première vague », a dit le Pr Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l'hôpital Tenon, à Paris. Il va « falloir faire avec des semaines qui seront plus que difficiles », a prédit l'infectiologue en se prononçant pour l'adoption d'une « mesure drastique, qu'on appellera confinement ».

Cette prise de position fait écho à celles d'autres médecins qui se sont prononcés ces derniers jours pour un durcissement du couvre-feu, voir un reconfinement localisé. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a averti ce mardi matin qu'il fallait « s'attendre à des décisions difficiles » pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Un Conseil de défense devait se tenir à l'Élysée pour en discuter les modalités. 

Un épisode plus « impactant » sur l'hôpital

Les conditions sanitaires s'aggravent, avec lundi 2 761 malades graves du Covid hospitalisés en réanimation, pour un total de 5 800 lits de réa dans toute la France. Le Pr Pialoux a jugé que l'épisode en cours est « plus critique, plus précoce, plus fort et plus impactant sur la vie de l'hôpital que ça l'était » avant.

« Je pense qu'il faut reconfiner clairement le pays », a dit l'infectiologue, en appelant à « laisser de côté l'économie ». Et sans « opposer la santé à l'économie... les deux sont interconnectées dans le sens où la santé pèse sur l'économie ».

Le Pr Pialoux a publié en août un livre, « Nous n'étions pas prêts », dans lequel il décrit le quotidien de la lutte contre le virus depuis son apparition en janvier.  Le « paradoxe de l'histoire » est que « probablement, on aurait dû faire un confinement régional au début de l'épidémie parce qu'elle était concentrée », a-t-il encore déclaré mardi. « Mais parler de confinement régional avec les données qui circulent actuellement ça n'a pas de sens. »

S. L. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr