L’inactivité physique augmente le risque de décès prématuré et de maladies non transmissibles. D’après une étude observationnelle parue dans le « British Journal of Sports Medicine », 7,2 % des décès toutes causes et 7,6 % des décès dus aux maladies cardiovasculaires sont attribuables à la sédentarité à travers le monde. « Nos résultats montrent clairement que l’insuffisance d’activité est à l’origine d’un lourd fardeau pour la santé mondiale », déplorent les auteurs qui se sont appuyés sur des données de 2016 de 168 pays pour leurs estimations.
L’inactivité physique est définie comme une activité physique d’intensité modérée inférieure à 150 minutes par semaine ou bien une activité physique de forte intensité inférieure à 75 minutes par semaine.
8,1 % des démences
« Nous avons entrepris cette étude parce que des données américaines de 2018 et de l’Organisation mondiale de la santé de 2020 ont révélé qu’au cours de la dernière décennie, la liste des maladies chroniques avec des preuves "fortes" d’association avec l’activité physique s’est considérablement allongée, raconte au « Quotidien » Peter Katzmarzyk, premier auteur de l’étude. Toutefois, cette information ne permettait pas en elle-même de comprendre le fardeau sanitaire mondial associé à ces nouveaux résultats ». D’où l’intérêt de ce travail.
Les chercheurs ont calculé le pourcentage de cas attribuables à l’inactivité pour la mortalité toutes causes confondues, la mortalité par maladies cardiovasculaires et les maladies non transmissibles. Ils ont montré que la part de maladies non transmissibles attribuables à l’inactivité varie de 1,6 % pour l’hypertension à 8,1 % pour la démence ; elle est de 5 % pour les coronaropathies et les AVC, de 4,5 % pour le diabète de type 2, de 7,2 % pour la dépression, de 2,2 % pour le cancer de la vessie, de 2,8 % pour celui du sein, de 2,9 % pour celui du côlon, de 2,8 % pour celui de l’endomètre, de 7,2 % pour celui de l’œsophage, de 6,9 % pour celui de l’estomac et de 7,2 % pour celui des reins.
69 % des décès liés à l’inactivité dans les pays à revenu intermédiaire
Le fardeau de l’inactivité a été analysé selon les revenus des pays. « On observe un gradient croissant selon lequel les pays à revenu élevé assument le fardeau relatif le plus lourd (c’est-à-dire par population) par rapport aux pays à revenu intermédiaire ou faible », résume Peter Katzmarzyk. Néanmoins, étant donné la taille démographique des pays à revenu intermédiaire, ces derniers concentrent 69 % de l’ensemble des décès toutes causes et 74 % des décès dus à des maladies cardiovasculaires liés à l’inactivité physique.
Des différences régionales ont aussi été observées. Le fardeau le plus faible de l’inactivité physique concerne l’Océanie ainsi que l’Asie de l’est et du sud-est, tandis que le plus lourd est retrouvé en Amérique latine/Caraïbes, dans les pays occidentaux à haut revenu et les pays d’Asie-Pacifique.
« Étant donné le lourd fardeau de santé publique associé à l’inactivité physique dans le monde, il faut déployer des efforts concertés pour promouvoir l’adoption d’un mode de vie actif, considère Peter Katzmarzyk. Cela suppose des stratégies à plusieurs niveaux - des stratégies de santé publique aux interventions cliniques visant à accroître l’activité ».
P. Katzmarzyk et al, mars 2021, British Journal of Sports Medicine. doi.org/10.1136/bjsports-2020-103640
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