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DE LA PREMIÈRE inscription vantant les vertus médicinales du vin, découverte dans une tombe égyptienne datée de 4 000 ans avant JC, aux débats contemporains sur les bienfaits et méfaits du vin en passant par la médecine médiévale, Rabelais, les indications bachiques de Laennec, le classement des effets hygiéniques du vin du médecin Poncet en l’an VIII du calendrier républicain et bien d’autres petites et grandes histoires, l’auteur propose un panorama passionnant de l’histoire du vin et de ses liens avec la médecine et les médecins. Au fil des modes, des connaissances scientifiques et de la morale sociétale, ces derniers sont tour à tour acteurs, spectateurs, prescripteurs, sermonneurs vis-à-vis de la consommation du vin. Hippocrate le prescrivait. Paracelse, chirurgien militaire s’en enivrait, Rabelais le célébrait. Au XVIIIe siècle, après le vin médicament et le vin aliment, la société libertine découvre le vin plaisir, et la possibilité de le conserver grâce à l’usage des bouchons. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à être paré de vertus thérapeutiques : Louis XIV est sommé, par ses médecins Fagon et Helvétius, de boire du Bourgogne pour ses vertus anti goutteuses ! Même les anglo-saxons, de l’époque recommandent le vin au détriment du whisky tandis que l’allemand Hoffmann, sommité médicale, le classe comme un médicament essentiel.
Alcoolisme chronique.
Le XIXe siècle puritain voit la consommation de vin peu à peu décriée, à la faveur, il est vrai, de la montée de l’alcoolisme chronique. Cette appellation apparaît d’ailleurs pour la première fois en 1850, sous la plume du suédois Magnus Hüss. Pour autant, certains praticiens continuent de vanter les mérites du vin contre la tuberculose, entre autres affections, et il existe 1 654 vins médicinaux dans la pharmacopée parisienne au milieu du siècle. Le XXe siècle est celui de tous les contrastes : jusqu’aux années cinquante, organismes vini-viticoles et médecins continuent de s’épauler. En 1938 se tient même le IIe congrès médical international pour l’étude scientifique du raisin et du vin. Le IIIe n’aura pas lieu en 1940 pour cause de contre temps historique ! À partir des années cinquante et depuis plus de soixante ans, la connaissance du vin, ses vertus et ses méfaits sont l’objet de débats passionnés, plus ou moins nourris de données scientifiques. Marc Lagache souligne le trouble engendré par la confusion entre alcool et vin dans bon nombre de conclusions et rappelle que la consommation de « jus de raisin fermenté » ne cesse de diminuer en France depuis les années soixante, au détriment des alcools forts.
« Le vin est affaire de modération. La sobriété n’est pas abstinence, c’est la mesure de cette boisson délicieuse », disait Saint Thomas d’Aquin.
Le vin et la médecine à l’usage des bons vivants et des médecins, Éditions Feret, 175 pages, 39,90 euros.
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