Les personnes de plus de 60 ans devraient pouvoir être immunisées dès cet automne contre le virus respiratoire syncytial (VRS) grâce au premier vaccin autorisé en Europe. Le géant pharmaceutique GSK a en effet reçu ce 7 juin le feu vert de la Commission européenne à la mise en vente de l'Arexvy, nom commercial du vaccin. L'autorisation est donnée pour les personnes âgées de plus de 60 ans, précise le laboratoire britannique dans son communiqué.
L'Union européenne (UE) emboîte ainsi le pas aux États-Unis qui ont approuvé le mois dernier la commercialisation de l'Arexvy, également pour les personnes âgées. L'Agence européenne des médicaments (EMA) avait donné un avis favorable en mai mais la décision finale de la Commission européenne était encore attendue. « C'est la première fois qu'un vaccin contre le VRS reçoit l'autorisation de mise en vente européenne », relève GSK. Les vaccinations seront prévues avant l'automne.
« Cette autorisation pour Arexvy signifie que les adultes éligibles peuvent être vaccinés pour la première fois contre le VRS. Notre forte capacité et notre échelle de fabrication, notamment depuis notre site de production en Belgique, nous permettent d'être prêts à fournir le vaccin dès que les pays commenceront à l'utiliser », assure Tony Wood, directeur scientifique de GSK.
Efficacité dans 83 % des cas
L'avis de la Commission repose sur les résultats d'une étude de phase 3 (dite AReSVi-006), montrant une efficacité vaccinale dans 83 % des cas, avec sept infections respiratoires basses liées au VRS chez les 12 466 patients du groupe vacciné contre 40 chez les 12 494 du groupe placebo. L'efficacité montait même à 94,6 % chez les plus âgés présentant au moins une comorbidité de type cardiorespiratoire ou endocrinométabolique. Les événements indésirables étaient « légers à modérés et transitoires ». Il s'agissait de douleurs au point d'injection, d'asthénie, de myalgies, de céphalées et d'arthralgies.
Le virus, surtout connu pour causer des bronchiolites chez les tout-petits, génère « plus de 270 000 hospitalisations et environ 20 000 décès lors d'hospitalisations » chez les personnes âgées en Europe chaque année, lorsqu'il dégénère en infection respiratoire (bronchiolite ou pneumonie), rappelle GSK.
Selon les autorités sanitaires américaines, le VRS entraîne par ailleurs le décès d'entre 6 000 et 10 000 personnes de 65 ans et plus aux États-Unis chaque année, et entre 60 000 à 160 000 hospitalisations.
Course entre laboratoires
Après des décennies de recherche, une course est engagée entre plusieurs groupes pharmaceutiques pour décrocher ce marché qui s'annonce juteux. Le laboratoire Pfizer a décroché tout récemment le feu vert de la Food and Drug Administration (FDA) pour son propre vaccin contre le VRS, et Moderna développe un sérum concurrent.
« Cette décision est un pas important (...) au regard des infections par VRS en hausse dans l'UE l'hiver dernier », a commenté de son côté la Commission européenne. Celle-ci a accéléré la procédure d'autorisation du vaccin, « les infections au VRS chez la population âgée étant considérées (...) comme une question de santé publique majeure ».
L'UE a par ailleurs approuvé fin 2022 un traitement préventif de la bronchiolite chez les nourrissons, l'anticorps monoclonal nirsévimab, développé conjointement par AstraZeneca et Sanofi.
L'action de GSK était en légère baisse (-0,11 % à 1 389,90 pence) en début de séance à la Bourse de Londres. Le feu vert de l'UE et des États-Unis pour l'Arexvya est un succès pour le groupe qui s'était vu distancer sur les vaccins liés au Covid, et dont l'action est sous pression depuis des années.
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