LE CHEF DE L’ÉTAT estime que « la crise de la zone euro est derrière nous » mais que « nous sommes loin d’en avoir tiré toutes les conséquences. Ce qui nous menace, ce n’est plus la défiance des marchés mais celle des peuples ». Le renforcement de la monnaie unique qui, en six mois, est passée de 1,20 dollar à 1,36 n’est, pas plus aujourd’hui qu’autrefois, la vraie raison de la stagnation économique. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) et, parmi eux, ceux qui dénonçaient les déficits et l’endettement avec le plus de virulence, ont fini par admettre en 2012 que le remède était pire que le mal et que les efforts de désendettement fournis par plusieurs pays, dont la Grèce et l’Espagne, les avaient mis sur la paille. On ne trouve pas les mots pour qualifier l’erreur et le brusque changement de pied du FMI. Une politique budgétaire nationale ne se change pas en quelques jours. En outre, on ne saurait négliger un endettement catastrophique. Toute la question porte désormais sur le rythme du désendettement. Selon le FMI, il doit être plus lent.
La tentation du laxisme.
On peut craindre que les pays dont la dette est la plus élevée verront dans la nouvelle analyse du FMI un argument pour « humaniser » leur politique d’austérité. En même temps, elles prendront le risque de ne pas atteindre les objectifs fixés. Pour la France, il s’agit de finir 2013 avec un déficit de 3 % du produit intérieur brut. Non seulement nous ne semblons pas y aller, mais on devine chez nos dirigeants une tentation laxiste, justement parce que l’environnement européen et international est devenu moins contraignant depuis que le FMI a tourné casaque. Il est certes plus facile de dire que l’euro est trop fort alors qu’il était menacé d’explosion il y a encore six mois et de déplorer sa vigueur aujourd’hui quand on se lamentait naguère de son effondrement. À plusieurs reprises, il a été démontré que la parité de l’euro par rapport aux autres monnaies n’empêche pas un certain nombre de pays d’exporter des produits manufacturés à haute valeur ajoutée. Quand on dénonce l’euro fort, c’est que l’on hésite à faire chez soi les réformes de l’industrie, du travail et de la formation qui nous permettraient d’exporter plus et donc de créer des emplois.
UN EURO "TROP FORT" ALIBI TRADITIONNEL
Le président assiste aujourd’hui et demain à un sommet européen qui devra mettre au point le budget de l’Union. Il n’a pas mis l’accent sur la parité de l’euro, mais sur le peu de place que les dirigeants de la zone ont accordée à la croissance, alors qu’il la réclame depuis qu’il est élu. Sans le reconnaître, il sait que son « pacte de croissance » censé accompagner l’austérité, celle qui ne dit jamais son nom, n’a pas reçu le début d’un début d’application et qu’il reste lettre morte. La chancelière allemande, Angela Merkel, n’est pas pour rien dans le choix européen de la rigueur, appliquée avec une certaine brutalité par les dirigeants grecs, italiens et espagnols. Mais le climat général a changé : même Mme Merkel ne peut nier que la stagnation, ou pire, la récession créent une spirale que la hausse des impôts et la réduction des dépenses publiques ne font qu’amplifier. François Hollande bénéficie de ce nouveau climat pour plusieurs raisons : il a été le premier et peut-être le seul à insister sur la nécessité de la croissance ; il a déjà augmenté la pression fiscale en France au-delà du supportable et donné ainsi des gages à ses partenaires européens ; il peut légitimement expliquer que s’il s’attaque aux dépenses publiques avec trop de zèle, il augmentera le taux de chômage.
Ce serait magnifique si, à la fin de l’année, le gouvernement tenait sa promesse de ramener le déficit budgétaire à 3 %. Mais ce serait encore mieux s’il parvenait à « inverser la courbe du chômage », comme François Hollande l’a promis. Le rapport entre la réduction des dépenses et l’activité économique, c’est la quadrature du cercle. En tout cas, il serait temps, dans un monde où tout va si vite, y compris les idées, les renoncements et les nouvelles idées, que les Européens se mettent d’accord sur une politique de relance de leurs économies. Tout simplement parce qu’un taux élevé de chômage est encore plus insupportable que la dette.
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