LA CONTESTATION enfle et se structure à l’encontre du projet de loi HPST (hôpital, patients, santé, territoires). Dans le champ hospitalier, plusieurs syndicats de médecins et de personnel ont organisé un point presse devant l’Assemblée nationale, pour exiger le retrait du texte. Ces organisations (CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, SUD, AMUF, CPH, INPH, SNPHAR) appellent les professionnels de santé à organiser au plus vite des assemblées générales dans tous les hôpitaux, pour fédérer les troupes. Une journée de mobilisation pour la défense de la santé est organisée le 5 mars, deux semaines avant la journée nationale d’action interprofessionnelle du 19 mars.
Lors de cette réunion, plusieurs portes paroles syndicaux ont rappelé leur crainte de voir le statut de praticien hospitalier démantelé par la loi HPST et par les nouvelles règles européennes sur le temps de travail. Le Dr Pierre Faraggi (président de la Confédération des praticiens hopspitaliers) a déclaré que le vote de cette loi HPST serait « un mauvais coup pour le système de santé ». Il s’attend à une réforme en deux temps : d’abord une étatisation de la gouvernance, avec des ARS (Agences régionales de santé) toutes puissantes et un seul patron à l’hôpital, suivie d’une privatisation des hôpitaux.
Le Dr Patrick Pelloux (Association des médecins urgentistes de France ) a mis en garde le Parlement : « Les députés vont voter une loi qui est un non-sens ». Les syndicats de la fonction publique hospitalière ont déploré le manque de moyens accordé aux hôpitaux. « La tarification à l’activité étrangle nos établissements, elle conduit à sélectionner les pathologies prises en charge. À ce problème, on ne trouve pas de réponse dans le projet de loi », a déploré Didier Bernus, de FO santé. Nadine Prigent, de la CGT santé, a pour sa part regretté l’absence d’un plan emploi et formation, qu’elle réclame de toute urgence. « On estime à 100 000 les besoins en emplois dans la santé. Il faut rendre ces carrières attractives, rien n’est fait pour cela. De même, le projet de loi HPST ne règle pas le problème des dépassements d’honoraires. Tant que ce qui se passe en premier recours, en médecine de ville, n’est pas réglé, les problèmes de l’hôpital ne seront pas réglés », a fait valoir la syndicaliste.
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