IL Y A UN AN, le rapport de la Commission Attali pour donner un point de plus à la croissance française faisait frémir les pharmaciens. Il recommandait la remise en cause du monopole de distribution des médicaments non prescrits, la suppression du numerus clausus à l’installation ainsi que l’ouverture du capital des officines à des non-pharmaciens. Sans aller aussi loin, un rapport du groupe UMP de l’Assemblée nationale pose une fois de plus la question d’un assouplissement de professions réglementées dans différents secteurs : santé (pharmaciens, biologistes, vétérinaires), droit (avocats, notaires, huissiers…), comptabilité (experts-comptables, commissaires aux comptes), taxis et coiffeurs.
En introduction de ce rapport, le chef de file du groupe UMP Jean-François Copé et les députés Christine Marin (Nord) et Jean-Pierre Marcon (Haute-Loire) écrivent que « si la plupart des préconisations de la Commission pour la libération de la croissance française concernant les professions réglementées ne paraissent pas applicables en l’état », elles ont eu au moins « le mérite de créer un électrochoc parmi l’ensemble des professionnels visés », les invitant à commencer à se réformer.
Les propositions du rapport des députés UMP concernant les pharmaciens enfoncent parfois des portes ouvertes, comme la « généralisation du dossier pharmaceutique » (déjà prévue pour éviter les interactions médicamenteuses contre-indiquées) ou la possibilité de renouveler l’ordonnance d’un médecin pour un malade chronique (renouvellement sur un mois au lieu d’une boîte supplémentaire seulement). Au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), Jean Parrot voit d’un bon il l’idée de donner un rôle accru au pharmacien en matière de vaccination et de prévention en général.
En revanche, le président du CNOP raille le principe d’une « obligation d’affichage des prix de manière visible de l’extérieur » pour les médicaments vendus en officine en libre-service. Les auteurs du rapport « ne connaissent manifestement pas la profession », déclare-t-il, puisque le Code du commerce oblige déjà les pharmaciens à mettre à la disposition des clients un catalogue de prix et « une barrette de prix lisible » en rayon. Afficher « 50 ou 100 prix sur la vitrine reviendrait à la transformer en annuaire : c’est disproportionné et peu réaliste », plaide-t-il.
Favorables à une « biologie médicale », le rapport des élus UMP reprend à son compte certaines recommandations du récent rapport Ballereau, comme l’accréditation qualité obligatoire des laboratoires et le maintien d’un maillage territorial effectif des laboratoires d’analyses médicales. Selon le Dr Claude Cohen, président du Syndicat national des médecins biologistes (SNMB), « ce n’est pas révolutionnaire » et cela s’inscrit dans une « logique de biologie industrielle à l’européenne », en rupture avec la spécificité de la biologie française (qui recouvre 75 % de pharmaciens et 25 % de médecins). Alors que l’ouverture du capital des structures est à l’ordre du jour, le Dr Cohen souscrit à la piste UMP des Sociétés de participation financière de professions libérales (SPFPL) pour les biologistes, dispositif toujours en attente d’un décret d’application de la loi de modernisation de l’économie.
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