Les Américains lèvent le voile sur les freins à la vaccination, côté médecins

Publié le 07/02/2014
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Crédit photo : S. Toubon

Le taux de couverture vaccinale anormalement bas aux États-Unis fait s’interroger les médecins. Où sont les barrières, côté professionnels de santé ? Et bien que les conclusions ne soient pas tout à fait transposables à la France qui ne dispose pas du même système de soins, elles méritent réflexion.

Un excès de 30 000 décès annuels

Chaque année, 30 000 adultes américains décèdent de maladies disposant d’un vaccin, principalement de grippe. Seulement 62 % des adultes âgés de plus de 65 ans sont vaccinés contre le pneumocoque et 62 % contre influenza ; 20 % des adultes fragilisés, considérés à haut risque, sont vaccinés contre le pneumocoque et contre l’herpès (le vaccin Zostavax n’est disponible qu’aux États-Unis). Toutes ces données sont très éloignées des objectifs de santé publique fixés par le projet « Healthy People 2020 ».

L’étude que publie le périodique « Annals of Internal Medicine » pointe du doigt les barrières qui freinent l’accès à la vaccination chez les médecins. L’enquête a été réalisée de mars à juin 2012 par questionnaire chez les Primary Care Physician, internistes (352) et médecins de famille (255). Vingt-neuf pour cent des médecins internistes et 32 % des généralistes ont répondu interroger leurs patients, à chaque visite, sur les vaccinations. Une minorité, respectivement 8 et 36 %, vérifie biologiquement le statut immunitaire.

Tous les répondeurs ont spécifié être dans l’impossibilité de stocker les vaccins saisonniers et les vaccins recommandés. Enfin, la barrière est aussi et surtout financière, les médecins américains envoient leurs patients non bénéficiaires d’une couverture sociale, se faire vacciner ailleurs...

Malgré ces différences de pratiques, il n’en reste pas moins vrai que l’absence de vaccination entraîne une surmortalité.

U.S. Physicians’ Perspective of Adult Vaccine Delivery. Annals Of Internal Medicine, 2014 ; 160 : 161-170.

Dr Anne Teyssédou

Source : lequotidiendumedecin.fr