L’épidémie d’obésité est en régression en France

Publié le 16/10/2012
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Crédit photo : PHANIE

En 2012, sept millions de Français souffrent d’obésité alors qu’ils n’étaient que 3,5 millions en 1997. Les résultats 2012 de l’enquête épidémiologique nationale ObEpi montrent toutefois que, pour la première fois depuis 15 ans, la progression de l’obésité ralentit en France. « L’évolution de la prévalence de l’obésité est non significative entre 2009 et 2012 », indique le Dr Marie-Aline Charles (INSERM), l’une des responsables du comité scientifique de l’enquête avec le Pr Arnaud Basdevant (Pitié-Salpêtrière) et le Pr Eveline Eschwège.

En 2012, 15 % des Français sont obèses contre 14,5 % en 2009 (+ 3,4 %). Entre 1997 et 2000, la progression était de + 18,8 % et de + 10,7 % entre 2006 et 2009. Cette 6e édition d’ObEpi (réalisée au niveau national, tous les trois ans et selon une méthodologie identique par auto-questionnaires) a porté sur 25 714 personnes, dont 5 934 âgées de plus de 65 ans. La prévalence de la population adulte en surpoids s’établit à 32,3 % contre 31 % en 1997, correspondant à 14,8 millions de personnes avec un indice de masse corporelle compris entre 25 et 29,9.

L’obésité des femmes, le surpoids des hommes

En 15 ans , le poids moyen des Français adultes a augmenté de 3,6 kg alors que leur taille moyenne a progressé de 0,7 cm. Leur tour de taille moyen a suivi la même évolution : il a augmenté de 5,3 cm, passant de 85,2 cm à 90,5 cm. Toutefois, malgré le ralentissement de sa progression chez les deux sexes, l’obésité augmente plus rapidement chez les femmes. Cette tendance est particulièrement nette pour les obésités de classe II (IMC compris entre 35 et 39,9) : prévalence de 3,7 % pour les femmes contre 2,5 % pour les hommes. S’agissant des obésités de classe III (IMC supérieure ou égale à 40), elles concernent 1,6 % des femmes contre 0,6 % des hommes. À l’inverse, la prévalence du surpoids est toujours plus importante chez les hommes (38,8 %) que chez les femmes (26,3 %).

Si la prévalence de l’obésité augmente avec l’âge pour les deux sexes, le bilan est cependant décevant chez les jeunes âgés de 18 à 24 ans, une tranche d’âge où « l’augmentation régulière de l’obésité se poursuit », constate le Dr Marie-Aline Charles. Cette augmentation est de + 35 % entre 2009 et 2012 alors que la variation dans les autres tranches d’âge se situe entre - 1,5 % et + 4,5 %.

Des profils régionaux identifiés

Les disparités régionales et sociales présentes depuis 1997 sont toujours présentes en 2012. Toutes les catégories de revenus ou d’instruction sont touchées par l’augmentation de la prévalence de l’obésité (et son ralentissement). Il n’en reste pas moins que le taux d’obésité est en dessous de la moyenne nationale chez les individus se déclarant à « l’aise financièrement » et passe à 30 % chez ceux qui déclarent « ne pas y arriver sans faire de dettes ».

L’enquête ObEpi confirme la présence d’un gradient décroissant Nord-Sud : 21,3 % dans le Nord-Pas-de-Calais et 11,6 % dans la région Midi-Pyrénées. Il y a également un gradient décroissant Est-Ouest : 20,9 % en Champagne-Ardenne et 11,8 % en Pays de la Loire. L’Alsace, la Champagne-Ardenne et la région parisienne figurent parmi les régions qui connaissent les plus fortes augmentations en 15 ans.

Tous les principaux résultats de l’enquête sont disponibles sur www.roche.fr.

 STÉPHANIE HASENDAHL

Source : lequotidiendumedecin.fr