Le préprojet santé du Parti Socialiste (Quotidien du 9 novembre) adopté en conseil national dans le cadre de la convention sur l’égalité réelle (texte qui sera soumis au vote des militants le 2 décembre) provoque déjà des remous dans le corps médical, en particulier les quelques paragraphes consacrés à la médecine de ville.
Stéphane Munck, président de l’ISNAR-IMG (internes de médecine générale), dit « partager certains constats » sur le rôle du généraliste de premier recours « pivot des soins » ; mais il conteste les orientations du parti de Martine Aubry concernant deux piliers de l’exercice libéral. Alors que le PS affirme que le paiement à l’acte a vocation à devenir à terme « résiduel », le président de l’ISNAR-IMG ne va pas aussi loin. « Nous sommes pour la diversification des modes de rémunération mais nous n’avons pas cette volonté de supprimer le paiement à l’acte. Les choses doivent évoluer progressivement ». L’opposition est encore plus nette sur la liberté d’installation que le PS remet en cause dans son projet. Le document socialiste suggère de plafonner l’installation des praticiens dans les zones sur dotées (le dispositif infirmier est érigé en modèle). Et propose également de « demander » aux jeunes médecins d’exercer dans une zone de santé prioritaire pendant deux ou trois ans à la sortie des études. Mais pour Stéphane Munck, « la coercition est contre-productive » : elle découragerait non seulement les vocations médicales mais pousserait aussi des médecins libéraux installés à choisir des postes hospitaliers ou salariés.
À l’UMESPE (spécialistes de la CSMF), les critiques sont encore plus vives. « Le projet santé socialiste est sectaire et dépassé », accuse le syndicat. Il estime que les propositions du PS « se rapprochent
d’une médecine à l’anglaise portant atteinte à la qualité des soins en mettant en place des listes d’attente ». L’UMESPE fait valoir que les médecins libéraux « offrent des plages horaires étendues aux patients, ce qui n’est pas le cas de l’ensemble des structures publiques et des administrations. Cette disponibilité ne peut en aucun cas être prise en compte dans le cadre de forfaits ». Le syndicat soutient qu’il faut d’abord faciliter la mise en place de mesures incitatives pour les médecins en exercice et des étudiants en médecine, avant de proposer des limites à l’installation qui seront, forcément inefficaces.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque