LA PLUPART DES SENIORS, qui représentent 16 % de la population (14 % en 1980, 31 % en 2050) souhaitent continuer à conduire même s’ils connaissent des difficultés sur la route, ce qui pose la question du contrôle des capacités. Rester mobile est important pour leurs relations familiales et amicales ou, entre autres, les visites chez le médecin, confirme une étude* de Prévention routière (PR) et de la Fédération française des sociétés d’assurance (FFSA).
Or, les intéressés admettent ne pas être à l’aise dans certains cas, qu’il s’agisse des dépassements, de la présence de poids lourds, du maintien d’une vitesse de même niveau que celle des autres véhicules, du redémarrage en côte ou au stop, de la conduite de nuit ou dans de mauvaises conditions météorologiques, voire de lieux à forte densité de circulation. Mais peu de seniors abordent la question de leur capacité à conduire avec leur médecin et leurs enfants se sentent « mal placés » pour aborder avec eux les problèmes éventuels.
Face à cette situation, la FFSA et la PR présentent un nouveau support pédagogique, « Conduite senior/restez mobiles », à l’intention des formateurs de l’association Prévention routière, qui s’adressent chaque année à 20 000 personnes âgées lors de stages de réactualisation des connaissances ou d’audits de conduite.
La métaphore de la mort.
En décembre 2002, un Conseil interministériel de sécurité routière avait préconisé la mise en place d’un contrôle médical d’aptitude obligatoire pour les anciens, une idée finalement abandonnée par le gouvernement, à l’instar de pays qui, eux, l’avaient mis en place quelque temps. Le Pr Claude Got, accidentologue, suggère de préférence un « suivi » par un « bon » inspecteur du permis, adapté en fonction des accidents provoqués. En Belgique, les automobilistes, sur la base du volontariat, peuvent faire évaluer leur conduite et avoir une remise à niveau en fonction de leurs difficultés.
Appeler les seniors à laisser leur voiture au garage coûterait plus cher à la collectivité car ils seraient poussés dans la dépendance, en perdant une grande partie de leur autonomie, met en garde Jean-Pascal Assailly, chercheur à l’Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité. Et, d’ajouter que « l’arrêt de la conduite, c’est la métaphore de la mort ».
Actuellement, 8 des 40 millions de détenteurs du permis ont plus de 65 ans et, selon les chiffres 2007 de la sécurité routière, ils représentent 18,8 % des morts sur la route,contre 24,4 % pour les 18-24 ans.
* Étude réalisée par Gaultier & Associés en septembre et octobre 2008 auprès d’un panel de 54 seniors, 20 enfants de seniors et 24 professionnels (médecins, acteurs de prévention).
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