ALORS QUE STRASBOURG et ses environs connaissent depuis quelques semaines une recrudescence de dégradations à caractère raciste et antisémite, des croix gammées et un slogan « antisioniste » ont été découverts dimanche sur la maison du Pr Israël Nisand, gynécologue-obstétricien et conseiller municipal. « Je me sens personnellement visé et menacé et j’ai porté plainte », explique le médecin au « Quotidien » : selon lui, en effet, ces actes n’ont rien à voir avec de simples incivilités, mais témoignent du retour inquiétant de la « peste brune ».
« Les croix gammées, le sigle SS et le slogan "Mort à ZOG" sur mes murs, ce ne sont pas des bêtises de gamin, mais quelque chose d’abject et de construit », constate le Pr Nisand, qui subit aussi, sur des blogs Internet d’extrême-droite, des attaques d’une « violence inouïe » suite à ses récentes propositions sur la contraception des mineures. De plus, son frère Raphaël Nisand, avocat et maire de Schiltigheim, ville jouxtant Strasbourg, où réside aussi le médecin, a été victime trois fois de graffitis du même ordre. « C’est donc tout à fait ciblé et délibéré, et cela rappelle un peu les années d’avant-guerre quand la maison de mes parents a fait l’objet de dégradations du même genre », poursuit le gynéco-obstétricien, très affecté, et qui bénéficie depuis dimanche d’une discrète protection policière. « J’avais déjà fait l’objet de menaces il y a dix ans, à cause de mes positions sur l’avortement, et on voit bien, cette fois encore, la marque d’une extrême-droite ultraconservatrice, qui relève la tête non seulement en France, mais aussi en Europe », poursuit-il. « Pour ces gens-là, je deviens un demi-Français, qui n’a plus le droit de s’exprimer, et c’est extrêmement grave. »
Le Pr Nisand a rencontré lundi soir le maire de Strasbourg, Roland Ries, lequel prépare avec d’autres personnalités victimes d’actes racistes, dont le directeur du cinéma l’Odyssée, Farid Günaltay, un « rassemblement républicain » pour dénoncer ces agissements. « Ce qui me console, ajoute d’ailleurs Israël Nisand, c’est de voir, contrairement aux années 1935-1936 vécues par mes parents, la forte réaction de la société strasbourgeoise, et j’espère que cela permettra à l’enquête de progresser rapidement pour retrouver les coupables ».
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