POUR UNE FOIS, Marine Le Pen a présenté un argument convaincant : si le régime de Kadhafi n’avait pas été vaincu par l’intervention de l’OTAN, les islamistes d’AQMI (Al Qaïda-Maghreb islamiste) n’auraient pas reçu de la Libye, livrée à l’anarchie, des mercenaires et des quantités d’armes qui les rendent extrêmement dangereux. Le coup d’État, fomenté par un quarteron de capitaines de l’armée régulière malienne, n’a pas aidé Bamako à contrôler le pays. La disparition politique du président, Amadou Toumani Touré et des institutions, a remplacé un semblant d’ordre par l’ineptie. Les militaires putschistes se défendent d’avoir aggravé une situation déjà critique, selon eux. Et, effectivement, si l’armée malienne a été capable de renverser le président à Bamako, elle est incapable de regagner le terrain perdu. La victoire d’AQMI a été acquise par défaut.
Mais qu’elle soit ou non associée aux Touareg, dont la rebellion a été en quelque sorte confisquée par les islamistes, AQMI ne résisterait pas un effort massif de reconquête par l’union sacrée des armées mauritanienne, nigérienne et algérienne, si l’on admet qu’Alger n’a aucun intérêt à ce que s’installe au Mali un régime fondamentaliste.
Conflit juridique.
Le problème est créé par la volonté des capitaines maliens de rester au pouvoir alors que le pustch de la junte a été condamné par l’ONU. Ils exigent d’être reconnus avant de contribuer à la libération du nord. Or, le Mali fait désormais l’objet d’un embargo. Les pays limitrophes leur refusent toute assistance, militaire ou autre, tant que le Mali ne retourne pas à un régime démocratique. Le conflit juridique peut se traduire par la partition du pays entre nord-touareg (ou islamiste) et sud-malien, étant entendu que la présence d’intégristes aveuglés par leur fanatisme et détenant sept otages a déjà fait des ravages humanitaires chez les habitants des villes du nord, Tombouctou comprise.
Pour les Occidentaux en général et pour la France en particulier, la question est épineuse. En aucun cas, notre pays ne pourrait prendre la tête d’une offensive contre AQMI en période électorale. Le risque est donc immense : non seulement le Mali pourrait se transformer en base africaine pour les fanatiques de tout poil, mais d’autres pays, selon la théorie, toujours pessimiste mais pas toujours confirmée, des dominos, pourraient tomber dans l’escarcelle d’Al-Qaïda. Cependant, AQMI est composé de « fous d’Allah » dont le nombre ne suffit guère à constituer une armée. Si elle veut dominer le nord du Mali, elle sera à son tour contestée par les Touareg, peuple nomade et irrédentiste, qui pourrait ne pas se satisfaire d’une confiscation de son succès par les fondamentalistes, même s’ils sont eux-mêmes musulmans. Les pays africains, et en particulier la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest), sont sommés par le destin d’intervenir seuls, sans assistance internationale. Il s’agit maintenant de savoir s’ils en ont la volonté et les moyens.
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