« APPRENDRE un métier qui sauve des vies, gérer des situations difficiles, se confronter à la mort… », affiche le générique en lettres blanches, « et se confronter à soi », pourrait-on ajouter. Pendant six mois, la caméra de Guillaume Barthelemy suit cinq jeunes internes en stage à l’hôpital, à des étapes différentes de leur spécialisation. Doutes, remises en cause, mais aussi prise de responsabilités et autonomie, ces expériences dans les services de chirurgie, gynécologie-obstétrique, médecine générale ou aux urgences ne cessent de questionner les jeunes médecins sur leur vocation. Et jouent un rôle crucial dans leur formation.
Des débuts hésitants.
François entame sa première année d’internat en médecine interne à Rambouillet et l’apprentissage de la réalité est plus difficile que prévu. C’est la première fois qu’il est face à la douleur de patients atteints de cancer. Consultations, ponctions lombaires, dosages médicamenteux, ses premiers faits d’armes sont mitigés : « En cours, nous n’apprenons pas à prioriser, du coup, les enchaînements sont difficiles, il faut se faire au service et revoir la théorie », confie-il. Sixtine, elle, est en deuxième année d’internat de gynécologie-obstétrique. Ciseaux, pinces et cœlioscopie n’ont désormais plus de secret pour elle. « J’aime le bloc opératoire », souffle-t-elle, les yeux pétillants. Peut-elle pour autant prendre en charge seule une grossesse compliquée ? Ce n’est pas encore l’avis de son supérieur. Même Paul, en troisième année d’internat aux urgences de Cochin (Paris), n’hésite pas à demander conseil à son senior. Car, entre des blessures apparemment superficielles et des symptômes de pathologies plus graves, la distinction n’est pas toujours facile à faire… surtout dans la rapidité et la fatigue.
Cap sur l’élitisme.
David et Delphine sont respectivement en quatrième et cinquième année d’internat, en chirurgie réparatrice et en chirurgie thoracique. L’enjeu : devenir un spécialiste reconnu, malgré leur jeune âge. Chacun dans leur discipline, ils tentent de s’imposer et de mener davantage d’opérations. Mais la complexité de ces dernières les oblige parfois, déçus, à passer le relais à leur chef de service.
À travers ces cinq visages, la série chorale « Médecins de demain » n’est pas qu’un simple témoignage sur la formation des futurs praticiens. Certes, elle met en lumière les étapes franchies par les étudiants pour devenir médecin. François prend peu à peu conscience de l’humilité qu’exige son futur métier. David, père de famille, apprend à trouver un équilibre entre ses ambitions et ses proches. Paul, excellent en théorie, est rappelé à l’ordre car il tend à se montrer trop familier à ses patients. Mais le réalisateur aborde aussi les problématiques transversales de la formation médicale : les patients font-ils confiance aux jeunes médecins ? La rémunération des heures de garde est-elle suffisante ? Jusqu’où peuvent aller les responsabilités d’un interne ? Ces jeunes médecins sont-ils prêts à tout sacrifier pour des gardes de nuit éprouvantes et des journées de 14 heures ?
In fine une note positive se dégage de ce reportage : qu’ils soient en première comme en dernière année d’internat, les futurs praticiens portent un regard passionné sur leur métier, et prennent à cœur, avant tout, le bien-être de leur patient.
Diffusion sur France 4 des épisodes 1 et 2 le vendredi 7 janvier et des épisodes 3 et 4 le vendredi 14 janvier, à 20 h 35.
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