ON NE DIRA PAS, comme le fait la droite, que le pouvoir a menti. Mais il a péché par optimisme. François Hollande misait sur une reprise de la croissance qui n’aura pas lieu cette année et sera insuffisante pour l’an prochain. De son côté, le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, qui avait juré qu’il n’y aurait plus d’impôts nouveaux après tous ceux qui ont été créés cette année, change de discours. Les prévisions de croissance (0,1 % pour cette année) sont tellement mauvaises que l’État a besoin de 6 milliards de plus pour boucler le budget. Six milliards qui ne permettront même pas de ramener le déficit budgétaire à 3 % du produit intérieur brut (PIB), lequel sera plutôt de 3,6 ou 3,7 % à la fin de 2013.
Appeler l’austérité par son nom.
Ce qui est invraisemblable, c’est que, après le mensonge ou l’impéritie, le gouvernement s’oriente, tel un drogué du fisc, vers de nouveaux impôts, alors qu’il commence à peine, et en traînant les pieds, à réduire la dépense publique, devoir sacré pour lequel aucun ministre ne souhaite faire de sacrifices. Comme d’habitude, la gauche monte sur ses grands chevaux en hurlant que la diminution des dépenses de l’État augmentera la précarité et réduira le pouvoir d’achat. Pourquoi ? La hausse des impôts n’induit-elle pas, elle aussi, du chômage et ne prend-elle pas directement de l’argent dans la poche du consommateur ? Il faut attaquer la montagne des dépenses parce qu’elles sont excessives, parce que nous consacrons 600 milliards, soit 30 % du PIB, à la protection sociale, parce que la part de la dépense publique dans le PIB s’élève à 56 %, soit dix points de plus que la moyenne européenne, parce que nous ne pouvons continuer à payer une partie des remboursements de l’assurance-maladie et des pensions avec de l’argent que nous avons emprunté sur les marchés.
SI LE POUVOIR N’A PAS MENTI IL S’EST TROMPE
Tout le débat, en France, se résume à une discussions sémantique. Toute l’affaire, semble-t-il, se résumerait à un mot, austérité, qui décrit bien l’existence de tout un chacun, mais que le gouvernement refuse de prononcer, pendant que les syndicats (et l’opposition) le brandissent comme s’il accusait le pouvoir d’avoir, au moyen de l’austérité, commis un péché mortel. Absurde. Le gouvernement doit revendiquer le mot, il doit admettre que le redressement du pays passe par un effort presque surhumain, mais qui donnerait une chance à son avenir, à sa jeunesse, que nous endettons sans son accord. Mais voilà : épuisés par un début d’effort, nous attendions le gong. Bruxelles l’a sonné en changeant de fusil d’épaule et en donnant à la France, et aux autres, la possibilité d’étaler dans le temps le retour à l’quilibre budgétaire. Au crédit du pouvoir, on mettra sa lucidité : il a très bien compris que non seulement il ne tiendrait aucun de ses objectifs, mais qu’il risquait d’accroître encore plus le déficit et la dette s’il ne s’engageait pas résolument dans une politique d’économies. Là où il se trompe, c’est en ajoutant des impôts aux impôts. Comment ? En augmentant le prix de l’essence alors qu’il a payé pour le faire baisser ? En visant la classe moyenne, déjà exaspérée ? En s’en prenant, une fois de plus, aux riches, ce qui serait insuffisant pour assurer de bonnes recettes ? En taxant les pauvres ?
Il n’y pas d’autre choix que de diminuer, de façon draconienne, les dépenses de l’État et des collectivités. Comme tout ménage surendetté, nous avons mangé notre pain blanc avec la certitude que, le lendemain, nous serions assez riches pour rembourser. Le lendemain, c’est maintenant. Nous sommes le dos au mur européen. Nous ne pouvons plus emprunter sur des marchés qui risquent, dans les semaines qui viennent, d’augmenter leurs taux parce qu’ils auront perdu confiance dans notre capacité à sortir d’un marasme épouvantable que nous combattons avec pusillanimité. Des millions seront plus malheureux pour une seule raison : le « bonheur » social d’il y a dix ans, ils l’ont obtenu en signant des reconnaissances de dette. Le jour du paiement est arrivé.
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