« MA TANTE est épatante » suggèrent les organisateurs de l’exposition, à un moment où le Crédit municipal constate, depuis plusieurs années, un regain d’affluence. Le visiteur est accueilli par la statue de Théophraste Renaudot, médecin, fondateur de « la Gazette », qui créa en 1637, avec l’autorisation du roi, le premier Mont-de-Piété, à Paris. Qui sera fermé à sa mort sous la pression des usuriers de la capitale. C’est en effet un projet social que de permettre à ceux qui en ont besoin d’obtenir tout de suite un prêt sur gage à un taux non usuraire. Quand Louis XVI le rétablit en 1777, le Mont-de-Piété est d’ailleurs rattaché à l’Hôpital général (qui deviendra les Hospices de Paris puis l’Assistance publique) auquel sont attribués tous ses bénéfices. Ce qui n’empêche pas la Révolution de le fermer, pour le réouvrir dix mois plus tard, par nécessité.
Dès lors, l’institution gardera pignon sur rue entre les Blancs Manteaux et les Francs-Bourgeois, s’agrandissant jusqu’en 1912, pour construire des magasins de stockage. Au XIXe siècle, le Mont-de-Piété, auquel Napoléon Ier a accordé le monopole du prêt sur gage, est une institution sociale, fréquentée par de nombreux Parisiens. Les gravures et caricatures exposées (Gavarni, Daumier, etc.) attestent de la diversité de ses publics. S’y côtoient les pauvres malheureux apportant leurs objets usuels, les étudiants toujours désargentés et les hommes d’affaires traversant une mauvaise passe. On apprend que le Mont-de-Piété eut des clients célèbres comme Joséphine de Beauharnais, la Castiglione, Victor Hugo, Paul Verlaine, Claude Monet...Il connut un certain déclin à partir des années 1890, lorsque les lois sociales en faveur des ouvriers commencèrent à produire leurs effets et que les banques se mirent en place.
Devenu Crédit Municipal de Paris en 1918, cet établissement public « communal et d’action sociale » reçoit aujourd’hui plus de 700 clients par jour, en quête de « cash ». C’est bien le seul endroit où si l’on possède un objet de valeur, on puisse en obtenir dans l’heure entre 50 à 70 % de sa valeur (estimée par un expert) sans le vendre. Et 90 % des objets gagés sont récupérés par leur propriétaire. Les autres font l’objet de vente aux enchères.
* Jusqu’au 5 janvier 2012, 55 rue des Francs-Bourgeois, 75004 Paris. Du lundi au samedi de 9 à 17 heures. Entrée gratuite.
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