CERTAINS MEMBRES du gouvernement ne se sont pas grandis en accusant la droite de tous les maux dont la France souffre aujourd’hui et en rejetant sur elle une responsabilité qu’ils ont tout fait pour avoir. La Cour des comptes n’a pas désavoué la gestion de François Fillon. Elle n’a pas caché non plus que le saut quantitatif nécessaire pour passer à un déficit de 3 % à la fin de 2013 représente une quarantaine de milliards en réduction des dépenses et augmentations d’impôts. Comme Nicolas Sarkozy en son temps, voilà que le nouveau gouvernement se refuse obstinément à parler de rigueur et à assurer qu’il augmentera seulement les impôts de ceux qui pourront les payer sans grand dommage pour leur train de vie. C’est faux. L’abolition de la défiscalisation des heures supplémentaires, l’augmentation probable de la CSG, la hausse de la fiscalité sur les successions toucheront des millions de familles appartenant à la classe moyenne.
Le spectre de la TVA.
Le gouvernement nous dit aussi qu’il respecte la Cour des comptes, présidée par Didier Migaud, un socialiste nommé par M. Sarkozy, mais qu’elle a un rôle consultatif. Ne voilà-t-il pas qu’elle préconise un recours à une hausse de la TVA, spectre terrifiant du libéralisme enfin terrassé ? M. Ayrault ne se croit pas obligé d’appliquer les prescriptions de la Cour. Il ne l’est pas. Mais aurait-il dans sa besace d’autres moyens de réduire le déficit et lesquels ? Et s’il ne les a pas, qu’attend-il pour dire la vérité au pays, à savoir que nous ne sortirons pas de la nasse sans recourir à des remèdes de cheval ? Nous ne sommes nullement à l’abri de ce qui est arrivé en Grèce, en Espagne et en Italie. Fort de sa majorité absolue, le pouvoir souhaite quand même ménager ses alliés écologistes ou du Front de gauche. Sur son monde majoritaire, il veut faire régner l’illusion de l’harmonie. À la veille du discours de politique générale de mardi, il suffisait d’entendre les communistes et Noël Mamère (EELV) annoncer qu’ils ne voteraient pas la confiance pour comprendre qu’une rigueur qui ne dit pas son nom irrite profondément les représentants de la gauche de la gauche et des Verts.
LES MOUVEMENTS TACTIQUES NE CONVIENNENT PAS A UN GOUVERNEMENT TOUT-PUISSANT
Les louvoiements tactiques (c’est la faute des sortants, ce ne sera pas l’austérité) ne conviennent guère à un gouvernement dont la majorité parlementaire devrait au contraire l’autoriser à toutes les témérités. La TVA, sociale ou pas, antidélocalisation ou pas, représente l’outil numéro un de la compétitivité des entreprises et de récupération massive de fonds par l’État. Pourquoi les socialistes ne le reconnaissent-ils pas sinon parce que, tout à leur campagne électorale avant le 22 avril, ils ont assassiné le projet de M. Sarkozy d’augmenter la TVA de 1,2 % (ce qui aurait été d’ailleurs insuffisant) ? Si la politique du gouvernement ne dépend pas de la Cour des comptes, si elle ne dépend pas des communistes ou des Verts, doit-elle être déterminée par une ancienne prise de position adoptée au nom du combat politique ? On peut taxer les riches jusqu’à les dépouiller de tout ce qu’ils ont, on ne trouvera pas 38 milliards.
Au regard des corrections budgétaires à mettre en œuvre, on mesure combien le souci de tenir les promesses électorales (retraites, allocation de rentrée, recrutement de fonctionnaires) aura handicapé la résorption du déficit. L’histoire se répète : que n’a-t-on pas entendu en 2007 quand M. Sarkozy a fait adopter sa loi TEPA qui, elle aussi, distribuait des cadeaux fiscaux ? Il ne s’agit pas, aujourd’hui, de savoir s’il faut donner un os à ronger aux gauchistes ou s’il faut démontrer que le gouvernement est indépendant de la Cour des comptes. Quarante milliards, cela signifie qu’il y aura une vingtaine de milliards d’impôts ou prélèvements sociaux supplémentaires et une autre vingtaine à trouver dans des réductions de dépenses. Si on ne veut pas augmenter la TVA, ne doit-on pas réduire les prestations sociales ou geler les retraites pendant deux ou trois ans ? Voilà une question terrible que personne n’ose poser, ni dans la majorité ni dans l’opposition, parce qu’elle est tellement impopulaire ! Pourtant, le salut du pays en dépend.
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