ON PEUT CERTES envisager une réforme fiscale ou un redéploiement des recettes qui rendrait l’impôt plus juste, mais la justice que conçoivent les uns est souvent l’injustice aux yeux des autres. On ne peut pas, de toute façon, accroître la pression fiscale. Elle est est excessive. Nous consacrons 56 % du produit intérieur brut à la dépense publique (dix points de moins en Allemagne). Ce déséquilibre nous prive des ressources indispensables à l’investissement dans la création de nouvelles industries. Les candidats annoncent quand même diverses hausses d’impôts qui, cumulées, vont réduire la consommation et encore un peu plus les investissements des entreprises. Le risque est immense, c’est celui d’une augmentation du chômage dans un pays où il est déjà très élevé. Créer des emplois avec l’argent public, comme le souhaite M. Hollande, c’est tuer dans l’œuf ceux que créerait l’argent privé.
Les bons effets de l’accord franco-allemand.
Tout cela pour dire que l’offre politique est nombreuse et variée, comme d’habitude, mais que manque le projet énergique et réaliste qu’aurait dû dicter la nature de la crise. Les électeurs devraient exiger des candidats non pas qu’il leur promettent des lendemains meilleurs, mais un retour aux équilibres fondamentaux. Le déficit record du commerce extérieur ne traduit pas autre chose que la perte de compétitivité de nos entreprises, pendant que nous nous gargarisons de la productivité de nos salariés, comme s’ils ne devaient pas travailler plus pour reconquérir les parts de marchés que nous avons perdues.
Une politique de rigueur authentique en France ne doit donc pas se traduire par une augmentation des impôts mais par une diminution de la dépense publique. Il est regrettable qu’aucun parti n’en fasse son cheval de bataille au moment précis où, dans la lutte contre la crise de la dette, nous apercevons la lumière au bout du tunnel.
LA BCE A JOUÉ UN RÔLE IMMENSE DANS LA DÉTENTE DES TAUX
La coopération franco-allemande a été très critiquée sur les deux rives du Rhin. Personne ne semble voir qu’elle a produit des effets très positifs. Nous avons été les premiers à écrire, dans ces colonnes, que Nicolas Sarkozy avait cédé à Angela Merkel sur le sujet du prêteur de dernier ressort. Il semble bien que, en fait, il y avait, dans leur pacte, une clause secrète au sujet de laquelle la chancelière exigeait la plus grande discrétion. Elle a rejeté les eurobonds avec fureur, mais elle a laissé la Banque centrale européenne (BCE) agir dans le sens d’un énorme accroissement des liquidités. C’était un peu hypocrite, de la part de Mme Merkel, de rappeler que la BCE était indépendante, puis de regarder ailleurs quand cette indépendance a été mise au service d’une politique financière que réprouve la vertu de la chancelière. On ne sait pas quelles sommes, dans les 489 milliards d’euros prêtés aux banques privées de la zone euro, ont été utilisées pour le crédit aux entreprises, et combien de milliards ont permis le rachat des dettes souveraines. Une chose est sûre : les taux d’intérêt ont baissé, en dépit de la dégradation des notations dans toute l’eurozone et les marchés ont sensiblement rebondi. Il est question d’une nouvelle rallonge aux banques.Angela Merkel n’a donc pas dicté, de bout en bout, ses conditions à Nicolas Sarkozy.
Une ombre au tableau : la crise grecque qui n’est toujours pas résolue parce que la voie est étroite entre les efforts que la Grèce doit fournir et l’aide que l’Union européenne doit lui apporter. La zone euro a annulé 100 milliards de dette grecque, entièrement payée par les banques privées, qui détiennent une grande partie de la dette souveraine d’Athènes. Le gouvernement grec réclame l’effacement d’une plus grande partie de sa dette, peut-être de la totalité. Il le fait pour au moins une bonne raison : le peuple grec est à bout et la terrible politique d’austérité mise en place dans le pays n’a fait qu’aggraver la récession. Mais il le fait aussi pour une mauvaise raison en exerçant sur les autres pays de la zone euro une sorte de chantage en demandant le maximum, sans quoi la zone euro pourrait exploser. Les Européens ne sont pas dupes qui laissent entendre que la zone euro peut sa passer de la Grèce. Il demeure que les marchés sont toujours favorables aux solutions qui apportent la stabilité. Si un accord est trouvé, l’optimisme reviendra.
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