CE DEVAIT ÊTRE la réforme d’ampleur de la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, prévue dès 2007. « Attendre serait une faute morale impardonnable, ce serait refuser de regarder la réalité en face, ce serait refuser d’assumer mes responsabilités », avait-il clamé en février. Roselyne Bachelot avait été mandatée pour mener tambour battant les opérations. Pendant que 4 groupes d’experts planchaient sur différentes thématiques (regard des Français sur le vieillissement, enjeux démographiques et financiers de la dépendance, accueil et accompagnement des personnes âgées, gouvernance et couverture de la perte d’autonomie), la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale et sa secrétaire d’État Marie-Anne Montchamp ont sillonné la France entre avril et juin pour animer des débats interdépartementaux et interrégionaux, afin de mettre à contribution l’ensemble de la population. Au terme de ces consultations, les annonces du président de la République étaient imminentes. Mais elles sont reportées une première fois en septembre et in fine, ne verront pas le jour avant l’élection présidentielle.
Pourtant, plusieurs mesures semblaient sur les rails. Au chapitre du financement, le socle de solidarité nationale, aujourd’hui de 25 milliards d’euros, devait être renforcé éventuellement par les recettes d’une deuxième journée de solidarité ou de l’alignement de la contribution sociale généralisée des retraités sur celle des actifs, voire par la création d’une taxe de 1 % sur les successions ou donations. La coordination des acteurs devait être améliorée, grâce à la mise en place d’un guichet unique et les aidants, soutenus. Un milliard d’euros devait même être débloqué pour financer des mesures d’urgences, en particulier en faveur des départements, qui versent l’allocation personnalisée d’autonomie (APA).
Mais la crise financière a tout balayé sur son passage. Si le gouvernement justifie ce « report » par le contexte économique et financier, estimant, comme le Premier ministre François Fillon qu’il ne serait pas « responsable » de conduire ce dossier « dans l’urgence », les associations du secteur, échaudées, ne cachent pas leur mécontentement. « Cette décision est une très mauvaise nouvelle pour les familles et les départements qui ne seront bientôt plus à même de remplir leur mission de solidarité à l’égard des Français », estime pour sa part Claudy Lebreton, le président de l’Assemblée des départements de France.
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