Le gouvernement fait face à une série de mauvaises statistiques qui indiquent une chute des recettes fiscales, de piètres résultats en matière de commerce extérieur, un début de déflation. C’est ce qui a conduit Michel Sapin, ministre des Finances, à renoncer à l’objectif de 3 % de déficit budgétaire en 2015 ; cela nous vaudra des discussions enflammées avec la commision de Bruxelles et avec les Allemands, car la France n’a cessé depuis trois ans de repousser le calendrier du retour à l’équilibre des comptes nationaux. Cet échec permanent démontre que la politique tellement décriée par les « frondeurs » n’est pas du tout appliquée avec la rigueur voulue. Le gouvernement s’abrite derrière une conjoncture particulièrement mauvaise et le débat ne sera jamais clos entre ceux qui pensent que l’absence de croissance résulte d’une austérité dont personne, pourtant, ne voit les contraintes, et ceux qui estiment qu’il faut aller plus loin dans la réduction de la dépense publique pour obtenir des résultats.
Mais au moins la gauche du parti socialiste devrait-elle admettre que le projet économique de M. Valls n’est pas le plus révolutionnaire en Europe, où on a vu des pays laminés par des mesures qui ont diminué les salaires et retraites, déremboursé la santé et limité les effectifs de la fonction publique. Dans la querelle qui oppose les deux tendances du PS, la position des minoritaires relève plus de la philosophie que d’une juste évaluation des faits eux-mêmes. Ils se contentent de dire que François Hollande n’a pas tenu ses promesses, mais ils devraient peut-être reconnaître qu’elles étaient intenables. Ce qui semble signifier que le contexte politique est plus important et pernicieux que le débat de tendances. Les « frondeurs » en sont presque à rejoindre l’immense majorité des mécontents dont les arguments sont à la fois fiscaux, sociaux, éthiques et politiques. L’ascension de Marine Le Pen, dont M. Valls dit qu’elle « est aux portes du pouvoir », ce qui est vrai mais qu’on lui a aussitôt reproché, l’affaire Thévenoud, du nom de ce député qui refuse de quitter son siège à l’Assemblée après avoir été évincé du gouvernement pour négligence fiscale, la chute abyssale de la cote de popularité du président dictent aux élus de tout bord non seulement des commentaires apocalyptiques mais des comportements qui accompagnent la dégradation du climat politique en France et la tension presque insupportable qui l’accompagne.
Pas d’alternative.
De sorte que, si M. Valls obtient la confiance, il aura accompli une sorte de miracle, même si on affirme partout dans les sphères gouvernementales que les « frondeurs » n’oseront pas se faire hara-kiri. Cependant, le vote du 16 septembre à l’Assemblée n’est que la première des haies dans une course où elles sont nombreuses. Le Premier ministre veut surtout dédramatiser la situation, qui ne lui est pas favorable, principalement en démontrant que, en réalité, les socialistes dans leur ensemble n’ont pas d’alternative. Sauf à déclencher un conflit au sein la majorité, susceptible de dégénérer en crise de régime, ils n’ont pas d’autre choix que de rentrer dans le rang. Parmi eux, certains font le calcul que, de toute façon, le président a perdu toute crédibilité et qu’il vaut mieux faire table rase dans l’espoir d’un retour ultérieur aux affaires. Non seulement ce serait un bien mauvais service rendu aux Français, non seulement il faut donner à M. Valls la chance d’engager des réformes inévitables, mais une démission du président exclurait la gauche du pouvoir pour au moins une décennie.
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