LE SOMMET européen des 28 et 29 juin, à Bruxelles, sonnera l’heure de vérité. M. Hollande insistera sur le fait que la France a en Europe une position plutôt enviable : jamais les taux d’intérêt auquel elle emprunte sur les marchés n’ont été aussi bas. La victoire socialiste à la présidentielle, le montant très élevé de notre dette, la politique de « cadeaux » engagée par le gouvernement Ayrault (réforme de la retraite pour ceux qui ont commencé à travaillé tôt, abolition probable de la TVA dite sociale, coup de pouce au SMIC annoncé, augmentation de l’allocation de rentrée scolaire) et la marche trop lente vers la résorption des déficits publics n’ont pas empêché la France d’apparaître, juste après l’Allemagne, comme le pays européen le plus sûr financièrement. Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.
Il n’empêche que les taux auxquels l’Allemagne (dont la dette est comparable à la nôtre) emprunte sont inférieurs d’un peu plus de 1 % à ceux obtenus par la France. L’idée d’une mutualisation de la dette n’inclut pas une conséquence négative pour l’Allemagne. Si un organisme européen emprunte pour le compte de tous les pays appartenant à la zone euro à un taux qui serait la moyenne des taux pratiqués aujourd’hui sur le marché, le financement de la dette allemande sera plus cher. L’Allemagne estime donc que la mtualisation ne peut intervenir que lorsque la totalité des pays de la zone euro auront suffisamment assaini leurs comptes pour qu’ils puissent, eux aussi, emprunter à des taux très bas.
MERKEL A REJETÉ LES DEUX GRANDES IDÉES DE HOLLANDE
Pour le pacte de croissance, c’est pire, et le refus de Mme Merkel témoigne de son manque absolu de confiance dans la capacité de la France de croître en pratiquant une compétitivité accrue. Là aussi, elle demande des preuves, un début de réindustrialisation, le lancement de produits innovants, une reconquête de parts de marché. Elle craint, et elle n’a pas tort, que la croissance française ne vienne que de la consommation et du crédit. Bien entendu, l’Allemagne n’a pour elle qu’une logique impitoyable qui la rend aveugle à ses propres intérêts : sa propre croissance s’effondrera si le marché européen se rétrécit comme une peau de chagrin. Elle oublie que des taux très élevés asphyxient les pays affaibles par leur dette. Mais elle sait avant tout que plus de crédit signifie plus de dettes et que, au bout de compte, on lui demandera une fois de plus de garantir, au nom de l’Europe, les prêts accordés aux pays du sud.
Le conflit franco-allemand qui s’amorce relève de la situation de la France au sein de la zone euro : appartient-elle au groupe des États vertueux et rigoureux, dits du nord, ou au groupe dit du sud qui comprend l’Italie, l’Espagne, le Portugal et la Grèce ? Il faut le rappeler, le gouvernement précédent a engagé une politique de réduction des déficits qui a commencé à porter ses fruits, ce qui explique la baisse des taux d’intérêt sur les emprunts français. L’arrivée des socialistes au pouvoir n’a pas diminué le crédit, si l’on peut dire, que cette politique offre à notre pays. Et, bien que les nécessités électorales aient poussé Jean-Marc Ayrault à accorder diverses largesses aux moins favorisés, le gouvernement socialiste n’a cessé de répéter qu’il atteindrait les objectifs de réduction des déficits et de la dette au terme du mandat présidentiel. Martine Aubry a jeté un pavé dans la mare quand elle a déclaré, lundi dernier, qu’une hausse des impôts compenserait les nouvelles dépenses. Chacun sait que la dépense publique, en France (qui, à 56 % du produit intérieur brut, est de dix points supérieure à la dépense publique allemande) doit diminuer. Nous n’en prenons pas le chemin.
Il nous semble que le président Hollande n’a pas d’autre choix, s’il veut convaincre Angela Merkel de faire un pays en direction du compromis, que de lui donner des gages. Le 28 juin, il aura sa majorité parlementaire et pourra prendre les mesures qui fâchent. Sans doute faut-il augmenter encore les prélèvements obligatoires. Mais il faut surtout diminuer les dépenses de l’État, ce qui signifie des coupes dans les budgets sociaux. Qui refuse de l’admettre envoie le pays à sa perte. D’aucuns estiment que les dépenses annoncées depuis l’investiture de M. Hollande n’avaient qu’une visée électorale et qu’il saura, le moment venu, tailler dans les dépenses. En tout cas, il en va de la santé du pays et de notre stature européenne.
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