Le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS), promoteur de l’essai IPERGAY, lance une consultation auprès des différents acteurs impliqués, compte tenu des dernières évolutions concernant la Prophylaxie pré-exposition (PrEP) du VIH.
Le 10 mai dernier, un groupe d’experts américains a en effet émis auprès de la FDA (l’agence américaine du médicament) une recommandation en faveur de la mise sur le marché aux Etats-Unis du Truvada (un médicament antirétroviral qui combine deux molécules, le TDF et le FTC) pour limiter le risque de contamination par le VIH chez des personnes séronégatives très exposées. La FDA devrait prendre sa décision mi-Juin.
En France, deux rapports d’experts ont été rendus public. Celui du groupe chargé d’émettre des recommandations pour la prise en charge des personnes séropositives (présidé par le Pr Patrick Yeni), et celui du Conseil national du Sida (sous la responsabilité du Pr Willy Rozenbaum) ont analysé les éléments scientifiques disponibles sur la Prep et émis des avis et recommandations pour son utilisation si celle-ci venait un jour à être autorisée en Europe et en France.
« Cette accélération du calendrier de la Prep soulève des questions pour l’étude ANRS IPERGAY menée auprès d’hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HSH) qui n’utilisent pas systématiquement le préservatif », explique l’ANRS.
L’agence a saisi le conseil scientifique de l’essai IPERGAY, composé de chercheurs, de cliniciens, de représentants associatifs de même que le comité indépendant de l’essai chargé de garantir la sécurité des participants de l’essai afin « qu’ils examinent les conséquences d’une autorisation éventuelle de la FDA pour l’usage du Truvada en Prep aux Etats-Unis et lui donnent leur avis sur les implications de cette décision sur l’essai de l’ANRS ». Ils devront en particulier se prononcer sur les points suivants : L’étude pilote ANRS IPERGAY qui vise à démontrer la faisabilité et l’acceptabilité de la Prep en France doit-elle se poursuivre ? ; le schéma de cet essai est-il toujours le plus pertinent, en particulier, les deux bras de l’essai (Truvada d’une part, placebo de l’autre) ? Faut-il envisager une autre stratégie que celle d’un essai thérapeutique ?
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité