Éditorial

La santé dégradée

Publié le 16/01/2012
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La dégradation de la note de la France par Standard & Poor’s n’est pas une bonne nouvelle pour la santé. Dans ce secteur comme ailleurs, emprunter – un sport généralisé en période de vaches maigres – va désormais coûter plus cher. C’est vrai à l’échelle gigantesque de la Sécurité sociale ; c’est vrai à celle, plus modeste, des hôpitaux publics. CHU en tête.

Du côté de la Sécu, la CADES (sa « banque ») sait à quoi s’en tenir : le triple A de la Caisse d’amortissement de la dette sociale était, tout comme celui de la France, sous surveillance négative depuis plusieurs semaines. Au grand dam de l’institution qui s’est publiquement indignée en décembre des méthodes de calcul de Standard & Poor’s. Sans convaincre : depuis 1996, la CADES finance la dette de la Sécurité sociale grâce à ses emprunts, dont le remboursement est notamment garanti par le produit de la CRDS et par un prélèvement sur la CSG. Tout cela sent décidément trop son argent public…

Quant aux hôpitaux, qui financent d’abord leurs investissements par l’emprunt (avec la garantie de l’État), ils peuvent légitimement s’inquiéter. Injonction du président Sarkozy, leur retour à l’équilibre en 2012 s’annonce, plus que jamais, sous les pires auspices.

Revoir aussi notre article du 14 décembre 2011 : « Le AAA français sur la sellette. Quelles conséquences pour les épargnants ? »

 KARINE PIGANEAU

Source : Le Quotidien du Médecin: 9066