QUI SERA le futur ministre de la Santé une fois la réforme des retraites adoptée ? Le Président, peut-être, le sait. Son conseiller social sonde actuellement la profession. Il prend des notes, impassible. N’émet aucun commentaire. « Impossible de savoir ce qui se trame. Raymond Soubie ne lâche rien », glisse un de ses contacts. Dans les cabinets ministériels comme à l’Élysée, on appelle à la prudence. « Tout se joue dans la tête d’un seul homme, le Président. Cela peut changer jusqu’à la dernière minute », murmure une conseillère.
Le sort de François Fillon semble plié, à en croire la confidence de ce ministre à son entourage : « On n’imagine pas un Président partir en campagne devancé de vingt points dans les sondages par son Premier ministre. François Fillon va partir, c’est mécanique. »
Roselyne Bachelot peut-elle rester ? Sa cote de popularité n’est plus celle de mai 2007. Son image auprès d’une partie du corps médical s’est également dégradée. « Elle agace certains confrères parce qu’elle est ministre, parce c’est une femme, et parce qu’elle est pharmacienne », résume cet observateur. Il y a ses relations tendues avec les libéraux, la gestion de la grippe. Mais la ministre a rempli son contrat : sa réforme de l’organisation des soins est passée, une loi porte son nom. Nicolas Sarkozy peut se prévaloir d’avoir tenu sa promesse de campagne. La gardera-t-il, ou l’écartera-t-il dans la perspective de 2012 ? Pour ce député UMP, Roselyne Bachelot reste au gouvernement : « Elle est trop forte. Elle a pu dépenser un milliard sans faire de vague ! ». « Sarkozy a promis un gouvernement resserré avec autant d’hommes que de femmes. Les femmes politiques ayant son charisme et son sens de la communication sont rares. Elle devrait rester », pronostique cet autre homme de réseau.
Selon certaines sources, Roselyne Bachelot hériterait d’un « super ministère ». La santé, le médicosocial, la solidarité, les sports. Et peut-être même le travail. À ses côtés, trois ou quatre secrétaires d’État, dont un à la Santé, chargé de réchauffer les liens avec le corps médical. Les noms de Jean Leonetti et de Philippe Juvin sont avancés. Le premier, député-maire UMP d’Antibes, cardiologue, préside la Fédération hospitalière de France (FHF). Le second, député européen, chef des urgences de l’hôpital Beaujon, hospitalo-universitaire, est un protégé du chef de l’Etat ; il avait déjà été cité comme ministrable au printemps 2007. Sont également évoqués, entre autres, Valérie Pécresse, Elisabeth Hubert, Nathalie Kosciusko-Morizet, Bernard Accoyer.
Le petit jeu de la rumeur concerne, quelques étages plus bas, trois CHU : Lyon, Lille et Montpellier, dont la direction générale est à prendre. La Haute autorité de santé (HAS) est également à la veille d’un grand chambardement : la moitié de son collège sera renouvelé à la mi-décembre. Quatre postes sur huit sont à pourvoir, dont celui de président, nommé par le Président de la République en personne après avis du Parlement. Le Pr Laurent Degos, à la tête de la HAS depuis sa création en 2004, ne se représente pas. Plusieurs personnes sont pressenties pour lui succéder, officiellement candidates ou non. Notamment Jean-Michel Dubernard et Cédric Grouchka, tous deux membres du collège de la HAS, Didier Houssin, patron de la DGS, Guy Vallancien, directeur de l’école européenne de chirurgie, et Gérard Vincent, délégué général de la FHF. Preuve que les appétits ne manquent pas, ce commentaire anonyme : « La HAS est une voiture de sport bloquée en première. Il faut quelqu’un capable d’avoir une vision politique forte, qui sache communiquer. Quelqu’un qui tire la HAS vers le haut. C’est pourquoi je suis candidat à la présidence! »
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