Privée de vaccins, la petite République indépendante de Saint-Marin, enclavée au cœur de l’Italie dans la région de l’Émilie-Romagne, a décidé de suivre l’exemple de la Hongrie en s’offrant plusieurs milliers de doses de Spoutnik V, le vaccin russe développé par l’institut Gamaleya.
Ne faisant pas partie de l’Union européenne, la République de Saint-Marin ne peut pas bénéficier des commandes passées par la Commission pour les États membres. En revanche, la commercialisation et la distribution de médicaments sur le territoire de Saint-Marin doivent être autorisées par l’Agence européenne du médicament (EMA) et de son équivalent américain, la Food and Drug Administration (FDA). Le feu vert d’une de ses deux institutions est normalement suffisant pour ce petit État qui n’a pas d’agence locale du médicament. Or, en l’état actuel, l’EMA et la FDA n’ont pas encore donné leur autorisation. Les autorités russes n’auraient pas encore rempli le dossier que leur a fait parvenir l’EMA.
Une « haute mission diplomatique »
Pour pouvoir lancer sa campagne vaccinale, Saint-Marin a passé un accord en janvier dernier avec le ministère de la Santé italien dans le cadre de la coopération bilatérale. Cet accord prévoyait la vente de doses produites par Pfizer et acheminées en Italie par la Commission européenne. Un premier lot aurait dû être livré le 20 janvier. L'idée de la petite République était d’appliquer le programme vaccinal italien en immunisant d’abord les catégories prioritaires, les professionnels de santé et les sujets âgés puis, le reste de la population, estimée à quelque 33 000 habitants lors du dernier recensement. Cependant, l’Italie, pénalisée comme ses partenaires par la pénurie de doses due à un ralentissement de la production de Pfizer et les livraisons au compte-gouttes de Moderna et d'AstraZeneca, n’a pas pu honorer ses engagements.
Tandis que les professionnels de santé de Saint-Marin passaient la frontière pour se faire vacciner grâce à la solidarité de l’Ordre des médecins italiens, la population a envoyé une pétition à ses dirigeants en leur demandant de trouver un plan B. L’opération, décrite par la presse locale comme « une haute mission diplomatique », aurait été menée grâce « aux excellentes relations » entre Sergey Razov, ambassadeur plénipotentiaire de la Russie en Italie et à Saint-Marin, et Luca Beccari, secrétaire d’État aux Affaires étrangères de la petite République. Selon l’agence de presse Nova, des contacts « appropriés » ont été rapidement établis, notamment avec le Fonds souverain russe RDIF (Russian Direct Investment Fund) qui gère les ventes du Spoutnik V à l’étranger. Un premier lot de 7 500 doses sera livré dans le courant de la semaine affirme pour sa part le quotidien local « La Serenissima ».
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