Parmi les nouveau-nés prématurés qui survivent, un grand nombre a des séquelles physiques, neurologiques ou mentales. Par ailleurs, les trois-quarts des nouveau-nés prématurés qui décèdent pourraient survivre avec des soins peu onéreux et des mesures préventives disponibles partout dans le monde, constatent les auteurs du rapport, auquel ont participé plus de cent experts représentant près de 40 organisations privées, universités et agences de l’ONU.
« Naître trop tôt est une cause de mortalité qui est ignorée », déplore le Dr Joy Lawn, co-auteur du rapport. « Les naissances prématurées comptent pour près de la moitié de tous les décès de nouveau-nés dans le monde et sont désormais la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans après la pneumonie », souligne-t-elle.
Des causes multiples
Les onze pays présentant un taux de naissances prématurées supérieur à 15 % se trouvent, à l’exception de deux, en Afrique subsaharienne. Ces naissances avant terme comptent aussi pour 11,1 % de toutes les naissances dans le monde, dont 60 % en Asie du sud et en Afrique subsaharienne. Dans les nations les plus pauvres, 12 % des bébés naissent prématurément (moins de 37 semaines de grossesse) contre 9 % dans les pays avec des revenus plus élevés.
Mais ce problème ne concerne pas seulement les pays à bas revenus, notent les auteurs du rapport. Ainsi les États-Unis (12 %) et le Brésil (9,2 %) comptent parmi les dix nations avec le nombre le plus élevé de naissances prématurées. Parmi les pays ayant le plus de prématurés, l’Inde arrive en tête avec 3,5 millions, suivie par la Chine, 1,17 million et le Nigeria, 773 600, selon des données de l’année 2010. Les États-Unis en comptent 517 400 et le Brésil, 279 300.
Parmi les dix pays avec le taux le plus élevé de prématurés figurent le Malawi (18,1 %), le Congo (16,7 %), le Zimbabwe (16,6 %), le Mozambique (16,4 %), le Pakistan (15,8 %), l’Indonésie (15,5 %) et la Mauritanie (15,4 %). Parmi ceux ayant les plus faibles taux de naissances avant terme, on relève la Biélorussie (4,1 %), l’Équateur (5,1 %), la Finlande et la Croatie (5,5 %), la Lituanie et l’Estonie (5,7 %), le Japon et la Suède (5,9 %). La France se situe derrière avec 6,7 %.
Dans les pays à hauts revenus, l’augmentation des naissances prématurées s’explique notamment par le plus grand nombre de femmes plus âgées ayant des enfants, les traitements de fertilité plus fréquents et les grossesses multiples qui en résultent ainsi qu’un recours excessif à des césariennes. Dans nombre de pays en développement, les infections, le paludisme, le sida et un taux de grossesses élevé des adolescentes sont les principales causes des naissances prématurées.
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