Selon un rapport publié par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'accès aux traitements des maladies non transmissibles s'est fortement dégradé dans le monde sous l'effet de la pandémie de Covid-19. Les auteurs constatent que les personnes vivant avec le cancer, une pathologie cardiaque, du diabète ou toute autre pathologie non transmissible ont connu de graves difficultés pour obtenir leur traitement de fond.
Les raisons en sont multiples : arrêt temporaire des usines de production et perturbation des chaînes logistiques. L'OMS estime que plus de la moitié des services en charge de maladies non transmissibles (cancérologie, diabétologie, psychiatrie…) ont dû interrompre leur activité dans environ 70 % des pays du monde au plus fort de la pandémie. En 2020, 15 % des médicaments indiqués dans le traitement des maladies non transmissibles ont connu des tensions d'approvisionnement, et 20 % en 2021.
Plans de préparation et de réponse aux urgences sanitaires
« La pandémie a exacerbé les difficultés des patients souffrant de maladies non transmissibles, résume le Dr Bente Mikkelsen, de l'OMS. Il est important que les traitements et la prise en charge de ces pathologies fassent partie des plans de préparation et de réponse aux urgences sanitaires. »
Le rapport fournit un certain nombre de pistes pour sécuriser l'accès aux médicaments dans ces indications : mettre en place des législations spécifiques pour fluidifier la dispensation, constituer des stocks stratégiques, signer des partenariats avec les entreprises pharmaceutiques afin de produire ces traitements sous licence, diversifier les chaînes d'approvisionnement pour les rendre plus résilientes…
Une chaîne du médicament plus transparente
« Il y a un besoin urgent de rendre toute la chaîne de production plus transparente pour que les législateurs puissent planifier la réponse aux crises sanitaires, insistent les auteurs du rapport. Si nous ne sommes pas en mesure d'identifier les faiblesses des chaînes d'approvisionnement, nous ne pourrons pas les réparer. »
Outre un audit complet des chaînes d'approvisionnement, l'OMS propose aussi d'assouplir les réglementations pour transférer plus facilement des stocks de médicaments d'un pays à l’autre. Cette dernière mesure devra passer par un changement des mentalités : en 2020, 20 pays ont, au contraire, introduit des mesures de restriction pour empêcher les médicaments de quitter leur territoire, au mépris des règles fixées par l'Organisation mondiale du commerce.
Les traitements des maladies non transmissibles représentent la plus grosse dépense en matière de médicament dans le monde. Environ 40 % des décès de 2019 sont imputables à ses pathologies, soit 19 millions de décès. « Des mesures de court terme ont été mises en place pendant la pandémie, mais il faut des solutions plus pérennes », précise le Dr Mickelsen.
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