Qualité et sécurité des soins

La HAS enrichit son système de notation des établissements

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Publié le 13/12/2018
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LE GULUDEC

LE GULUDEC
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Pour aider les hôpitaux et les cliniques à évaluer la satisfaction du patient, la Haute autorité de santé (HAS) a créé en 2015 le questionnaire e-satis.

Cet outil leur permet de se doter d'un score de satisfaction global (sur 100 points) à partir de l'avis de patients hospitalisés (recueillis par indicateurs) pendant au moins 48 heures dans un service de médecine chirurgie et obstétrique. 

Présenté ce lundi, le millésime 2018 passe au crible 145 000 questionnaires e-satis complétés et 71 000 dossiers patients. Première nouveauté : la HAS introduit dans ses tableaux Excel un indicateur sur la chirurgie ambulatoire.

Résultat, les patients attribuent à ce mode de prise en charge une note globale de 76,4/100, score jugé « correct » par la HAS. Ils estiment être bien informés en amont de l'intervention et efficacement accompagnés par les professionnels à chaque étape de leur parcours. Seule zone d'ombre, l'organisation de la sortie et du retour à domicile, qui, comme lors d'une hospitalisation conventionnelle, est mal notée.

La HAS révèle la négligence du personnel hospitalier dans la rédaction de la lettre de liaison, pourtant actée dans la loi de santé (Touraine) depuis le 1er janvier 2017. Cet « élément clé de la continuité des soins » est trop souvent incomplet quand il n'est pas purement et simplement absent du dossier (11 % en MCO, 22 % en ambulatoire), déplore la HAS.

Le regard vers la ville

Un nouvel indicateur sur les complications après une chirurgie orthopédique mesure la survenue d'un événement thromboembolique après une pose de prothèse totale de hanche ou de genou. Les chiffres sont bons : seuls 47 des 740 établissements notés en 2018 présentent un taux de complications significativement plus élevé que la norme. En revanche, la HAS dévoile une utilisation non pertinente de l'écho-Doppler lors de la surveillance postopératoire du patient. Cet examen d'imagerie médicale n'est pas recommandé dans ces conditions car il peut « donner lieu à une prescription de traitements anticoagulants non justifiée et non dénuée de risque ».

Pour les années à venir, la HAS veut amplifier l'utilisation de l'outil du patient traceur dans les établissements. Le regard tourné vers la ville, le Pr Dominique Le Guludec, présidente de la HAS, entend également, demain, «  développer des indicateurs de qualité des parcours » de soins. 

 

Martin Dumas Primbault

Source : Le Quotidien du médecin: 9710