ON POURRAIT se rassurer en pensant que ce qui compte, ce n’est pas ce que dit le PS, mais ce que dit le pouvoir. Que la réaction rapide et outragée de Jean-Marc Ayrault et de plusieurs ministres importants devrait suffire à calmer le jeu entre les gouvernements français et allemand, même si les Allemands, classe politique et medias confondus, n’ont pas caché leur consternation. Mais le plus grave n’est même pas que des socialistes se livrent à un jeu dangereux, en croyant exercer sur l’Allemagne des pressions qu’ils supposent efficaces, alors qu’ils ne disposent d’aucune carte pour amener la chancelière Angela Merkel à modifier sa politique économique. C’est, d’une part, qu’ils ont tort sur toute la ligne ; et, d’autre part, qu’ils ont probablement perçu dans l’immobilisme des relations franco-allemandes depuis un an l’aliment naturel de leur fronde antigermanique.
Pourquoi ils ont tort.
Ils n’ont pas tort parce que la sévérité des plans de redressement des pays européens les met à genoux. Ils n’ont pas tort parce que l’Allemagne ne voit toujours pas que l’Europe est son marché et que, s’il meurt, elle mourra avec lui. Ils n’ont pas tort parce que le dogme de l’austérité a du plomb dans l’aile.
Ils ont tort parce que l’Allemagne, en dépit des accès d’intolérance de ses habitants, est celle qui contribue le plus aux mécanismes de stabilité européens (quelque 50 milliards de plus que la France) et qu’elle n’est donc pas « égoïste », comme ils s’autorisent à le dire. Ils ont tort parce que l’Allemagne nous a demandé, suggéré, proposé de rétablir nos comptes, pour notre bien et celui de l’Europe, mais elle n’a pas exigé que nous appliquions son modèle pas plus qu’elle nous a indiqué la voie de la stabilisation. Ils ont tort parce que, face à une crise qui est la nôtre et qu’il nous faut résoudre d’abord par nos propres moyens, nous sommes en train de chercher des échappatoires : certes, nous avons besoin de croissance, mais nous ne pouvons pas obliger les Allemands à acheter les marchandises que nous ne produisons pas ; certes il y a un déséquilibre dans nos échanges, mais à qui la faute ?
Ils ont tort parce que, malgré des efforts considérables engagés par M. Hollande et son gouvernement, nous sommes loin du compte. Même si l’austérité apparaît aujourd’hui comme une thérapie « suicidaire » (ce qui est excessif), la France n’y échappera pas. Et pour une raison simple : malgré une hausse énorme des impôts et un début plus timide de baisse de la dépense publique, nous n’avons pas atteint les objectifs que le président avait lui-même fixés : le déficit budgétaire a été de 4,8 % du PIB en 2012, au lieu des 4,5 % prévus. Il sera de 3,7 à 4 % en 2013 au lieu des 3 % prévus.
CETTE PETITE FOLIE ANTIALLEMANDE S’APPELLE SE TROMPER DE CIBLE
Tant que les déficits publics ne disparaîtront pas, nous continuerons à emprunter et à augmenter notre endettement, supérieur aujourd’hui à 90 % du PIB. Nous ne pouvons pas continuer sur cette voie. Notre détresse n’est pas le fait de l’Allemagne, elle résulte de décennies de laxisme budgétaire. Abandonner cette vérité première pour en créer une autre selon laquelle la dette n’est pas si grave que ça, que l’électorat du PS souffre et doit être apaisé par de nouvelles dépenses, que, si nous avons enfin un peu de croissance, nous nous fichons comme d’une guigne des quelque 2 000 milliards que nous devons à d’autres, tout cela n’est rien d’autre que le choix de l’irresponsabilité et de la facilité, en une époque où rien n’est facile, où il faut énormément du courage et savoir souffrir jusqu’à ce qu’arrivent des jours meilleurs.
l n’y aura pas de miracle. La France ira mieux si elle se consacre jour et nuit à son redressement. Si elle réduit assez sa dette pour pouvoir investir dans des projets innovants. Si elle crée des emplois marchands et pas de nouveaux fonctionnaires. Il y faut du temps, de la patience, de la robustesse physique et morale. Et pas un comportement d’élève qui dénonce son voisin pour ne pas subir la punition qu’il mérite.
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