LE « TSUNAMI » du 12 juillet, comme on l’appelle déjà, ne saurait être attribué à la responsabilité du gouvernement de Jean-Marc Ayrault et sans doute l’ex-Premier ministre, François Fillon, aurait-il pu, avant les élections, prendre quelques mesures d’amortissement de la crise en gestation avant de quitter le pouvoir. Elles auraient été, il est vrai, insuffisantes. L’État ne peut subventionner des emplois à perte, surtout dans une entreprise qui perd 200 millions d’euros par mois. La violence des solutions décidées par la direction de PSA consterne ou exaspère tous ceux qui, à propos de la Seine Saint-Denis, misaient au contraire sur le développement indispensable de ce département qui non seulement ne surmontera pas des difficultés sociales bien identifiées, mais risque de sombrer dans la dépression économique. Philippe Varin, le patron de PSA, affirme que « personne ne sera laissé au bord du chemin », expression galvaudée qui mérite un droit de suite : comment fera-t-il pour reclasser 8 000 chômeurs supplémentaires ?
Quinze ans de désindustrialisation.
La chute de Peugeot-Citroën s’inscrit dans la désindustrialisation alarmante du pays. Elle prend ses racines dans le refus de nos dirigeants, depuis au moins quinze ans, de prendre en compte l’insuffisance de notre compétitivité. Sans doute n’est-il pas possible de payer moins des ouvriers dont le salaire ne dépasse pas le SMIC. Mais, faut-il le répéter ?, la semaine de 35 heures ne nous a guère aidés à exporter des produits de moins en moins concurrentiels. On s’est extasié sur une productivité française qui a extraordinairement résisté à la réduction du temps de travail jusqu’au moment où notre balance commerciale est entrée dans le rouge. Pour les économistes les plus clairvoyants, le déficit extérieur est plus grave encore que les déficits publics. Si le mal est tellement profond, cela signifie forcément que la guérison prendra autant de temps que la maladie en a pris pour gagner le corps social. Il n’existe de solutions qu’à long terme et encore n’empêcheront-elles pas, entretemps, le chômage structurel d’exercer ses ravages.
LES DEUX SENS DU MOT REFORME
À plus long terme, l’espoir ne peut venir que de la baisse du prix de revient du produit fini. Le gouvernement actuel a fait de la réduction des charges sociales sur le travail une sorte d’abcès de fixation : non et non, il ne transfèrera pas vers la TVA tout ou partie des cotisations sociales, lequelles, pourtant, augmentent de 50 % le coût du produit industriel. Il envisagerait même, pour boucler le budget de 2013, d’augmenter de 2 à 4 points la CSG. Laquelle est un impôt universel, mais qui s’applique aussi aux salaires. Les travailleurs, c’est donc certain, disposeront l’an prochain d’un revenu moins élevé que celui de cette année, lui-même fortement taxé. Il ne faut pas sortir de Polytechnique pour savoir que, dans ces conditions, on vendra moins d’automobiles sur le marché français. On n’a pas mis en œuvre ce qu’il est convenu d’appeler une politique de l’offre, c’est-à-dire la mise sur le marché de produits innovants à un prix concurrentiel, mais on va appliquer une politique de la demande (croissance par la consommation) handicapée par une taxation excessive.
Lundi et mardi, s’est tenue une grande conférence sociale voulue par le gouvernement. On y a vu la volonté de François Hollande d’engager avec les syndicats un dialogue sincère et transparent qui trancherait avec l’attitude de Nicolas Sarkozy. Le public atterré constate que le pouvoir et les syndicats sont également impuissants face à un séisme social. Il risque de comprendre bientôt que, en ne donnant pas aux entreprises françaises l’oxygène qu’elles réclament, le gouvernement va se retrouver face à de nouveaux plans sociaux. La campagne électorale a multiplié les jugements expéditifs et les amalgames que ne vérifie guère le bon fonctionnement de l’économie de marché : tout à coup, on devine que le ministre du Redressement productif n’a aucun moyen pour préserver des emplois et que la bonne entente avec les syndicats n’empêchera pas qu’ils boiront le vin jusqu’à la lie. M. Sarkozy se présentait comme un réformiste. M. Hollande en est un autre. Au mot réforme, chacun des deux attribue un sens différent. Il va falloir que ce pays consente à faire le plus difficile : vendre.
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