LES DIRIGEANTS de l’UMP veulent montrer qu’ils ne se contentent pas de critiquer le pouvoir, qu’ils ont des idées adaptées à la gravité de la situation économique et que, en dépit du ralliement du président de la République au libéralisme, auquel ils affirment ne pas croire, ils pourraient faire mieux que lui. Mais la sérénité vraisemblable de la réunion, qui rassemblera quelque 2 000 militants, ne fera que masquer le fond du problème, à savoir les chances respectives des candidats potentiels lors d’une primaire, le rôle que Nicolas Sarkozy ne manquera pas de jouer alors qu’il n’entend pas participer à cette primaire et l’intérêt d’un plan de gouvernance conçu en janvier 2014 alors que les instititions protègent François Hollande jusqu’en mai 2017.
Néanmoins, l’UMP est bien obligée de montrer qu’elle reste active et dynamique. Elle doit faire bonne figure dans un contexte qui, de fait, n’est bon pour personne : pas pour le président et son gouvernement qui se sont octroyé une tâche de Sisyphe, pas pour la gauche de la gauche qui s’accroche à des concepts obsolètes et dangereux, pas pour la droite qui doit gérer des relations incertaines avec le centre, reste marquée par ses échecs économiques et électoraux multiples, demeure profondément divisée, est en proie à une rivalité d’ego peu propice au travail désintéressé. En d’autres termes, François Hollande, dont certes la popularité est anormalement basse et dont le bilan est à peu près nul pour l’instant, dispose quand même d’une arme puissante : la faiblesse de l’opposition. Les propos qu’il a tenus lors de sa conférence de presse du 14 janvier n’étaient pas seulement économiques et sociaux, ils étaient aussi politiques. Il a dit assez clairement qu’il ne ferait qu’une bouchée de l’opposition interne au PS ; il a divisé l’UMP entre ceux qui souhaitent lui donner une chance et les autres, et il a réussi à arracher à Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, parti centriste, un satisfecit et une promesse que, si lui, le chef de l’État, était sincère, il recevrait le soutien du centre.
Personne ne bénéficie des faiblesses du pouvoir.
En outre, rien n’indique vraiment que les élections municipales seront une Berezina pour la gauche, tant la droite est divisée avant ce scrutin. Si la gauche ne perd que des plumes, si elle garde Paris, si elle conquiert Marseille, elle sortira renforcée de l’épreuve. Les élections européennes, en revanche, ne lui donneront aucun répit, mais, lors de cette échéance, c’est le Front national, pas l’UMP, qui bénéficiera du sentiment anti-européen croissant de l’électorat français. Il est remarquable que les diverses oppositions de gauche ou de droite ne tirent, pour le moment, aucun bénéfice, d’une désaffection profonde à l’égard de M. Hollande et de sa majorité. Comme s’il n’y avait, en face, personne d’assez crédible pour s’emparer du flambeau, comme si, en dehors d’une aventure extrémiste et probablement désastreuse à laquelle la plupart des Français ne souhaite pas participer, il n’y avait dans les deux camps, ceux que Marine Le Pen dénonce sous le même vocable, aucune force de remplacement. Ce n’est donc pas en se contenant de proposer des mesures draconiennes que la droite trouvera grâce auprès d’une majorité d’électeurs, mais en apportant, par un discours entièrement nouveau, un remède au syndrome qui frappe aujourd’hui la nation.
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