« ON NE VEUT PLUS d’effets d’annonce. La violence diminue partout en France sauf pour les gendarmes et les médecins », explique au Quotidien le président Michel Chassang. Le nombre d’incidents déclarés a en effet augmenté de 80 % entre 2009 et 2010, passant de 512 à 920 déclarations, pic jusqu’alors jamais atteint.
Les syndicats des professionnels de santé ainsi que les 7 ordres ont signé en avril dernier un protocole national avec les ministères de la Justice, de la Santé et de l’Intérieur. Cette « boîte à outils », destinée à être déclinée selon les territoires de santé sous le contrôle du préfet, du procureur et du délégué territorial de l’Agence régional de santé, prévoit des référents sécurité et conseil et des numéros de téléphone dédiés aux professionnels de santé au sein des commissariats de police. Elle contient également des boîtiers de géolocalisation pour les médecins en visite et des guides de bonnes pratiques.
Une lettre à Claude Guéant.
« S’il était mis en place, ce protocole pourrait être efficace. Mais il n’a pas été suivi d’effets : l’effervescence est retombée, rien ne s’est passé, alors même que nos représentants en région ont essayé de prendre contact avec les préfets », regrette Michel Chassang. Le président de la CSMF a écrit mercredi au ministre de l’Intérieur, avec copie au ministre de la Santé, en demandant une réunion pour dresser le bilan du protocole. Dans son communiqué, la confédération « prévient le gouvernement qu’elle n’hésitera pas à appliquer aux médecins libéraux le même droit de retrait que celui des conducteurs de bus ou de trains ».
Le Conseil national de l’Ordre des médecins (CNOM) assure, au contraire, que les dispositifs se mettent en place. Si aucune vision nationale des avancées n’est encore disponible, certains territoires sont déjà fortement avancés. Dans le Val-de-Marne, « le protocole national a été réécrit en fonction des spécificités du département (94) sera signé le 12 décembre. Il indique une liste de numéros de téléphone, des noms pour les référents dans les commissariats et un référent au Conseil département de l’Ordre. Une réflexion va s’amorcer sur les boîtiers de géolocalisation et 2 réunions par an seront destinées à faire le bilan de ces actions », développe le Dr Bernard le Douarin, président de l’Observatoire pour la sécurité du CNOM et du CDOM 94. « Des mesures concrètes commencent à être prises. Tous les signataires doivent prendre leurs responsabilités pour mettre en place le protocole », conclut le cardiologue.
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