En 40 ans, les naissances de jumeaux ont augmenté de 80 % pour atteindre, au début de ce siècle, 16 accouchements sur 1 000 (un peu plus de trois enfants sur cent sont des jumeaux). « INED Actu », la lettre d’information de l’Institut national d’études démographiques (n° 56), résume la thèse de Nadège Couvert, qui tente de répondre aux nombreuses questions posées par la démographie des jumeaux en France.
L’augmentation spectaculaire enregistrée depuis 1970 s’expliquerait pour un tiers par la hausse de l’âge à la maternité (plus de 30 ans actuellement), les femmes âgées ayant plus fréquemment des jumeaux ; et pour deux tiers aux traitements contre la stérilité (stimulations hormonales, assistance médicale à la procréation) – le taux de gémellité est un indicateur précieux des changements biologiques et sociaux, relève la chercheuse.
Mais ce quasi-doublement des naissances de jumeaux n’est pas sans conséquences. Si, comme l’a montré une étude américaine, les mères de jumeaux vivent plus longtemps (« le Quotidien » du 11 mai), naître jumeau est un handicap du point de vue de la santé, au moins au début de la vie : petit poids à la naissance, prématurité, complications de l’accouchement…, avec une mortalité très supérieure à celle des enfants nés d’accouchements simples. Au point que l’augmentation récente de la fréquence des naissances gémellaires ralentit la baisse de la mortalité périnatale et infantile dans notre pays.
Ce phénomène est désormais perçu comme un problème sérieux de santé publique, d’où l’intérêt de poursuivre les études sur les jumeaux.
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