INVITÉ de la première édition des premières « Auditions privées » (1), Jean-Pierre Davant n’a pas caché ses ambitions pour l’avenir. Alors qu’il s’apprête à passer la main en décembre après 18 années de présidence de la Mutualité française, il a confirmé qu’il était candidat à la présidence du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Et dénoncé au passage la nomination par l’Élysée de nombreuses personnalités politiques dans cette instance. Le conseiller social de l’Élysée Raymond Soubie, Pierre Charon, autre conseiller de Nicolas Sarkozy et membre sortant, ou le médiateur de la République Jean-Paul Delevoye en font notamment partie. « Je regrette ces nominations de politiques pour une instance censée représenter la société civile », a déclaré Jean-Pierre Davant. Le Conseil compte 233 membres et émet des avis consultatifs, notamment sur des projets de loi.
Le président de la Mutualité porte un regard critique sur les réformes actuelles du système de santé. Il fustige une disposition du gouvernement introduite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 qui prévoit de taxer davantage les contrats responsables. « Les assureurs n’auraient plus d’incitations à orienter les patients vers les contrats responsables, commente-t-il . Cette taxe mettrait à bas le peu de coordination des soins que les précédentes réformes avaient organisée. » Le président de la Mutualité ne comprend pas la décision du gouvernement de prolonger la durée de vie de la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) jusqu’en 2025 pour éponger le déficit. « Je ne crois pas que nous sortirons de cette situation sans augmenter les recettes et la CSG, a-t-il ajouté. Il faut de profondes mesures structurelles de réforme mais notre pays recule pour les prendre. » Jean-Pierre Davant rappelle que les organismes complémentaires ont été mis à rude contribution en ayant « dû absorber plus de 2 milliards d’euros de taxes supplémentaires » en deux ans. Il reste sceptique sur le rôle des agences régionales de santé (ARS) dans le pilotage du système de soins. « Je ne crois pas que les décisions qui n’ont pas été prises au niveau national le seront au niveau régional », a-t-il conclu.
1) Rendez-vous organisé par la Fédération de l’hospitalisation privée (FHP) et le magazine « Décision Santé ».
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