L’Agence régionale de santé Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) a annoncé à la fin de la semaine dernière, la survenue entre le 21 septembre et le 10 octobre d’un épisode de 18 cas d’intoxication alimentaire chez des personnes ayant consommé de la farine de sarrasin bio contaminée par du datura. Cette plante sauvage connue pour sa teneur en alcaloïdes toxiques pour l’homme (atropine et scopolamine) « se développe parfois aux abords des champs et peut contaminer les cultures lors des moissons », souligne l’ARS.
Les symptômes décrits chez les victimes « sont ceux d’une intoxication par l’atropine (sécheresse buccale, pupilles dilatées, troubles de la vue, tachycardie, agitation confusion, désorientation spatio-temporelle, hallucinations, paroles incohérentes) », précise l’ARS.
Des cas en Rhône-Alpes
À la suite de l’alerte lancée par l’ARS PACA, d’autres cas sont en cours d’investigation dont 6 en Rhônes-Alpes. L’enquête menée en collaboration avec les services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), ont conduit au retrait de deux lots de farine de sarrasin bio. L’ensemble du réseau de distribution de la minoterie incriminée a été informé : boulangeries, magasins ou crêperies qui ont utilisé ou vendu cette farine ou des produits en contenant (pains, crêpes ou galettes).
D’autres cas pourraient être identifiés car les autorités n’écartent pas une distribution des produits dans d’autres régions et la congélation par des particuliers de ces produits. « Les farines ont rapidement été bloquées mais certains ont pu congeler les produits pour les consommer plus tard », souligne le Dr Élisabeth Lafont, responsable de la cellule veille, alerte, gestion sanitaire à l’ARS PACA.
Parmi les 18 cas recensés en région PACA, « 7 ont nécessité une hospitalisation. Six sont totalement guéris », précise le Dr Lafont. Aucun décès n’a été observé. « Il n’y a pas de cas grave », affirme le Dr Lafont. « Un seul patient n’est pas totalement guéri », précise-t-elle. « Les symptômes apparaissent environ 1 heure après l’ingestion de l’aliment contaminé pour disparaître 6 à 12 heures plus tard. Ils sont dose-dépendants. Chez les personnes qui continuent à consommer - en cas de congélation par exemple - il existe une forme de chronicisation », poursuit-elle.
Prélèvements sanguins et urinaires
Les personnes qui auraient congelé les produits incriminés sont appelées à les « ramener ou les détruire » et celles qui en auraient consommé et qui présenteraient ces symptômes sont invitées à appeler le 15 ou à consulter rapidement leur médecin traitant.
L’ARS PACA a alerté les professionnels de santé (SAMU, urgentistes, SOS médecins) mais aussi les libéraux via les URPS. « Il est important d’alerter les médecins, insiste le Dr Lafont. Certains des patients identifiés avaient été vus par en consultation mais le diagnostic n’a pas été fait », indique-t-elle. En cas de suspicion d’intoxication par atropine « Il est important d’effectuer un prélèvement sanguin et un prélèvement urinaire, l’atropine peut-être retrouvé 2 à 4 heures après le début des symptômes et 24 heures dans les urines », explique le Dr Lafont. L’acheminement de ces prélèvement doit être réalisé dans des conditions adaptéées. Les médecins sont invités à contacter l’ARS de leur région qui conseillera sur les premières mesures d’urgence et les analyses à prescrire.
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