COMME chaque année depuis huit ans, l’institut Ipsos santé a réalisé le baromètre bien-être des adolescents pour la Fondation Pfizer. Pour l’édition 2012, 807 jeunes (de 15 à 18 ans) et 822 adultes (de 25 ans et plus) ont été interrogés. Dans un contexte économique en crise, c’est une bonne nouvelle puisque les adolescents déclarent, à 71 %, se sentir bien à l’école, soit une augmentation de 8 points par rapport à 2011. Ils sont 25 % à se sentir mal dans leur peau (contre 33 % en 2011) et 73 % d’entre eux sont satisfaits de ce qui leur arrive (contre 67 % l’année dernière). Les adolescents iraient donc encore mieux cette année qu’en 2011, en particulier à l’école : c’est une grande première depuis 2005.
La nouvelle génération est en phase avec l’évolution actuelle du monde, selon le Pr Philippe Jeammet, président de la Fondation Pfizer : « La perte d’autorité verticale et cette explosion des nouveaux moyens de communication et d’information sont vécues, non pas comme une régression, mais comme un plus. Les jeunes se sentent acteurs du changement qui s’opère dans notre société. » Pourtant, les adultes sont toujours aussi inquiets pour eux, une constante depuis 2009 : ainsi, 74 % pensent que les jeunes sont mal dans leur peau et 32 % qu’ils se sentent bien à l’école. « Une bonne partie des adultes qui sont acteurs de leur vie ont le sentiment de ne plus avoir de pouvoir, que l’avenir leur échappe. Ce sentiment d’impuissance est parfaitement insupportable pour les hommes. Pour contrebalancer cette sensation, les adultes vont avoir tendance, paradoxalement, à prendre une position négative et à renvoyer ce miroir défaitiste aux adolescents », poursuit le psychiatre.
Affection et liberté.
Contrairement à l’impression que peuvent avoir les adultes, parents et professeurs, la satisfaction que les adolescents expriment dans leur relation avec eux, en général, est réelle : 86 % des jeunes interrogés sont contents de leur relation avec les adultes. Néanmoins, 55 % regrettent de ne pas entretenir davantage d’échanges ensemble. Un regret partagé puisque 59 % des adultes souhaiteraient également partager plus avec la jeune génération et 51 % d’entre eux considèrent même que les adolescents pourraient leur apporter beaucoup, voire énormément. Pour devenir adulte, les adolescents comptent, dans leur entourage, sur une figure parentale : 92 % d’entre eux se reposent sur leur mère, 74 % sur leur père. Les amis ne sont sollicités que par 58 % des jeunes contrairement à ce que pensent les adultes (76 %). « Les adultes ont beaucoup de mal à comprendre les messages contradictoires des adolescents. Par exemple, les parents ne perçoivent pas que leurs enfants ont besoin, à la fois, d’autonomie mais aussi d’un garde-fou », explique Caroline Thompson, psychologue et thérapeute familiale. « Les adolescents ne sont pas des individus qui ont 15 ans, ils ont à la fois 8 et 25 ans. Ils ont donc besoin, à la fois, de l’affection d’un enfant et de la liberté d’un adulte ».
Si 72 % des adolescents interrogés considèrent que leurs parents leur apportent beaucoup en matière de valeurs, moins d’un jeune sur deux estime que la contribution parentale dans la transmission de confiance en soi est suffisante. Concernant leurs attentes, 69 % des adolescents pensent que le respect de l’autre doit être transmis en premier, ce que partagent 75 % des adultes. « Les adolescents éprouvent le besoin de recevoir plus de confiance en soi car les nouvelles compétences requises aujourd’hui pour réussir dans le nouveau monde s’appuient sur cette notion » explique Nathan Stern, chercheur, enseignant en sociologie et en psychologie sociale à la Sorbonne.
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