En marge d’un colloque intitulé : « le visage humain remodelé » qui se tient cette semaine, à Dammarie-lès-Lys (Seine-et-marne), dans le cadre de l’exposition « L’identité retrouvée - reconstructions anatomiques », le Pr Bernard Devauchelle a assuré qu’Isabelle Dinoire, la première greffée du visage menait « une vie normale ».
Six ans et demi après la greffe réalisée le 27 novembre 2005 au CHU d’Amiens, la patiente « mène la vie la plus normale, hormis les comprimés qu’elle se doit de prendre et les visites qu’elle a de façon assez régulière », a assuré le Pr Devauchelle. « Elle prend un traitement comme peut prendre quelqu’un à qui on a retiré la thyroïde ou un diabétique », a-t-il ajouté.
La question de l’immunosuppression toujours en suspend pour certains patients
« L’espèce de reproche qu’on avait pu faire d’une personne qui n’était pas atteinte de façon vitale et qu’on rendait malade par le fait même qu’on lui donnait un traitement immunosuppresseur, tombe », a estimé le chirurgien, tout en soulignant que la question de l’immunosuppression n’était pas réglée pour autant chez l’ensemble des malades transplantés.
Concernant l’opération elle-même, le Pr Devauchelle demande du temps. « Nous avons absolument besoin d’avoir ce recul pour pouvoir valider définitivement ce choix thérapeutique qui reste techniquement difficile, risqué, lourd à beaucoup d’égards et chargé d’un imaginaire très fort et de questions éthiques et philosophiques », a-t-il indiqué.
Depuis la première transplantation du triangle nez-lèvres-menton réalisée par l’équipe du Pr Devauchelle, en collaboration avec le Pr Jean-Michel Dubernard de Lyon, 23 transplantations faciales ont été rapportées, dont 2 à Amiens et 7 à Paris, par l’équipe du Pr Laurent Lantieri.
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