Gavi Alliance, un partenariat public-privé dont l’objectif est d’élargir l’accès à la vaccination dans les pays les plus pauvres, renforce ses actions et introduit deux nouveaux vaccins au sein de ses programmes : rubéole et anti-PVH.
Pour Seth Berkley, président directeur général de Gavi Alliance depuis août 2011, la mission de l’organisme qu’il dirige est simple : « Sauver la vie de millions d’enfants en fournissant un accès équitable à la vaccination partout dans le monde ». Après avoir fondé et dirigé l’Initiative pour un vaccin contre le sida, ce médecin épidémiologiste américain continue ainsi sa croisade contre les maladies infectieuses à la tête d’un partenariat public-privé novateur.
Fondée en 2000, Gavi Alliance fonctionne grâce à l’action conjuguée d’une constellation d’acteurs : les gouvernements des pays donateurs et de pays en développement, l’OMS, l’UNICEF, la Banque mondiale, de multiples organisations de la société civile et autres fondations privées ainsi que les industriels des vaccins. L’organisme opère aujourd’hui dans les 73 pays les plus pauvres, y compris dans des États aussi fragiles et politiquement compliqués que la Somalie ou la Corée du Nord. Dans leur ensemble, ils concentrent en effet 85 % des plus de 22 millions d’enfants qui ne sont pas vaccinés contre des maladies courantes et potentiellement mortelles.
Responsabiliser tous les acteurs
La stratégie de Gavi repose essentiellement sur la responsabilisation et l’implication de tous les acteurs qui œuvrent à la production de vaccins et à la mise en place de programmes nationaux de vaccination. À cet effet, les pays éligibles à un soutien sont tenus de contribuer au coût des vaccins selon un barème lié à leurs possibilités financières. Pour Seth Berkley, ce point est essentiel car il permet de « renforcer la pérennité des programmes en engageant fortement les gouvernements des pays bénéficiaires qui affirment ainsi leur volonté d’améliorer la santé de leurs populations ». L’exigence de cette implication nationale permet également de limiter grandement tous les phénomènes de corruption.
En amont de cette chaîne, Seth Berkley souhaite que les industriels producteurs de vaccins « changent de perspective » et commencent à voir ces pays comme un véritable marché potentiel. Il rappelle à cet effet que les pays intégrés dans les programmes de Gavi représentaient, en 2012, 60 % des naissances dans le monde. De plus, grâce à l’engagement durable des gouvernements des pays élus au soutien, des mécanismes financiers innovants comme la Facilité internationale de financement pour la vaccination (IFFIm) ou la Garantie de marché Gavi (AMC) ont d’ailleurs pu être utilisés pour stimuler la mise au point avancée ainsi que la fabrication de vaccins abordables et adaptés aux besoins de ces États.
600 millions de doses distribuées en 2013
Jusqu’à présent, Gavi Alliance a permis à 370 millions d’enfants d’être vaccinés, évitant ainsi plus de 5,5 millions de décès prématurés grâce à des programmes de renforcement des systèmes de santé nationaux et de leurs services de vaccination. Un soutien est également attribué au financement de vaccins sous-utilisés comme le pentavalent ainsi qu’à des campagnes de vaccination contre la méningite A, le tétanos maternel et néonatal, la rougeole et la fièvre jaune.
Actuellement, de nombreux vaccins contre le rotavirus et la pneumococcie sont introduits dans un nombre croissant de pays et Gavi a ajouté en 2013 à ses programmes des vaccins contre la rubéole et le papillomavirus humain (PVH) qui provoque le cancer du col de l’utérus. Cette année marque d’ailleurs un fort accroissement des actions de l’organisme, en phase avec sa feuille de route 2011-2015, avec 600 millions de doses de vaccins distribuées contre 1 milliard entre 2000 et 2012.
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