Alors que 93 % des adultes français ont déjà reçu au moins une première injection de vaccin contre le Covid, la campagne patine toujours chez certaines catégories de la population. « Chez les patients atteints de pathologies psychiatriques ou d’addictions, les chiffres apparaissent largement en retrait par rapport à la population générale », a souligné mardi un porte-parole de la DGS. En effet, selon des données de la Cnam, seules 67 % des personnes dépendantes aux opioïdes ont reçu une première injection et 30 % une dose de rappel. Même retard chez les personnes souffrant de démence, avec une couverture en rappel de 81 %, contre 97 % chez les plus de 65 ans dans leur ensemble.
Les Français alcoolodépendants et ceux atteints de troubles psychiatriques depuis l’enfance enregistrent également 10 points de retard en primo-injection, avec une couverture de 83 %. Enfin, « ceux qui souffrent d’un retard mental sont seulement 64 % à avoir reçu leur dose de rappel alors qu’ils y étaient éligibles », indique la DGS. Pour booster la couverture vaccinale chez ces patients, le ministère de la Santé planche sur un plan d’actions spécifique. Pour l’heure, « nous souhaitons faire passer un message particulier aux professionnels de santé qui suivent ces patients, et à leurs proches, pour qu’il y ait une réelle mobilisation », indique le ministère de la Santé.
La vaccination pédiatrique patine
Autre retard dans la campagne : la protection des femmes enceintes, « qui se retrouvent encore trop souvent en réanimation faute de vaccination », regrette le ministère. Pourtant, « une femme enceinte non vaccinée a 22 fois plus de risque d’avoir un enfant prématuré », alerte la DGS, citant les résultats d’une étude écossaise publiée en janvier dans « Nature Medicine ». Ces femmes auraient également 18 fois plus de risques d’être admises en réanimation que les autres femmes du même âge, 5 fois plus de risques de voir leur enfant entrer en réanimation et 2,8 fois plus de risques de mort in utero.
À noter également que le taux de vaccination chez les enfants de 5 à 11 ans plafonne toujours. Au 29 janvier, seul 4 % de cette classe d’âge avait reçu une première injection de vaccin. Signe d’espoir tout de même : les commandes de doses pédiatriques repartent à la hausse en ville. La semaine dernière, 85 000 doses ont été commandées, par 12 000 médecins libéraux, « en très forte hausse de 120 % en une semaine », se réjouit le ministère.
Les Outre-mer à la traîne
Enfin, « il faut aussi marteler le message en Outre-mer », rappelle la DGS, alors que les départements ultramarins font toujours figure de mauvais élèves en termes de vaccination. En Martinique, par exemple, 46 % de la population a reçu une première dose de vaccin et seulement 7 % un rappel. Mêmes ordres de grandeur en Guadeloupe ou en Guyane. Dans ce département équatorial, 39 % des habitants seulement ont initié un schéma vaccinal, 8 % ont reçu un rappel. Seule La Réunion témoigne d’une couverture vaccinale supérieure aux autres départements ultramarins, avec 70 % de primo-vaccinés et 32 % de rappels.
Pour relancer la campagne dans les outre-mer, le ministère de la Santé mise sur l’envoi de vaccin Janssen, pour les habitants réticents aux vaccins à ARN messager. Le vaccin Novavax – à protéine recombinante – devrait également compléter l’arsenal vaccinal fin février.
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