C’est un premier bilan annuel plutôt positif de l’instauration des obligations vaccinales chez le nourrisson que présente le ministère de la Santé. Depuis son entrée en vigueur le 1er janvier 2018, le dispositif, qui étend de trois à onze le nombre de vaccins obligatoires* entre 2 et 18 mois, a permis une « augmentation des couvertures vaccinales pour tous les enfants nés en 2018 par rapport à ceux nés en 2017 ».
Selon les données de remboursement de la CNAM, le taux de vaccination contre l’hépatite B est passé, pour la première dose, de 90,5 à 96,3 % et, pour la troisième dose, de 83,1 à 89,4 %. Pour le pneumocoque, la couverture vaccinale s’améliore également, de 98,1 à 99,5 % pour la première dose et de 88,3 à 90,1 %, pour la troisième dose. Dans le cas de la vaccination contre la rougeole, le taux est passé de 86,2 à 87,6 % pour la première dose. Enfin, concernant le méningocoque C, la hausse de la couverture vaccinale est plus marquée, passant de 35,5 à 75,8 %, pour la première dose, et pour la seconde de 72,5 à 76,8 %.
Une amélioration aussi pour les vaccinations recommandées
Le pari semble tenu. Mais, « les couvertures vaccinales pour les rappels et les vaccinations de la seconde année de vie n’ont pas encore atteint l’objectif de 95 % », notent les auteurs du rapport, pointant un « certain décalage » et attendant une amélioration de la couverture « au fur et à mesure que ces enfants vont grandir et entrer en collectivité », ce dernier point étant conditionné à des vaccinations à jour.
Au-delà des deux ans, les vaccinations recommandées (vaccination contre les infections par papillomavirus humains, rattrapage de la vaccination contre le méningocoque C) suivent une tendance à la hausse. Les auteurs du rapport y voient le résultat « d’un effet cumulé du renforcement de la communication autour de la vaccination, des actions de promotion mises en œuvre et de l’engagement de l’État ».
Plusieurs enquêtes font par ailleurs état d’une adhésion de la population à la vaccination. Selon le Baromètre santé de 2019, 73,9 % des personnes interrogées se disent favorables à la vaccination. Une enquête IFOP, menée pour le ministère de la Santé, mentionne une progression de la perception favorable de l’extension des obligations, de 49 % en 2017 à 63 % en 2019. Selon une autre enquête, menée par BVA pour Santé publique France, cette perception positive atteint 67 % chez les parents d’enfants de moins de deux ans.
Un bilan de pharmacovigilance rassurant
En matière de pharmacovigilance, le bilan est également rassurant. « Aucun signal ou alerte particulier n’a été mis en évidence depuis le 1er janvier 2018 », observe les auteurs. Sur les 203 nourrissons vaccinés qui ont fait l’objet d’une notification pour effets ou évènements indésirables en 2018, 81 cas ont été qualifiés de graves.
Ces cas concernent « principalement des troubles d’ordre général, essentiellement de la fièvre, des affections du système nerveux à type de convulsions majoritairement fébriles et d'épisodes d'hypotonie et des affections cutanées, principalement des rashs », précisent les auteurs.
Avant l’extension des obligations vaccinales, entre 2012 et 2017, le nombre de cas notifiés progressait en moyenne de 8,5 % par an. En 2018, la hausse était similaire, avec 8,6 % entre 2017 et 2018. « Cette augmentation peut notamment s’expliquer par l’optimisation du circuit de déclaration ainsi que l’ouverture à la déclaration aux patients et aux associations de patients depuis juin 2011 », signalent les auteurs, précisant que la hausse concerne uniquement les cas non graves, avec une augmentation de 23 % entre 2012 et 2018, les cas graves ayant diminué de 8 % sur cette même période.
* Diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, infection à Haemophilus influenzae de type b, infection à pneumocoque, infections à méningocoque C, hépatite B, rougeole, oreillons, rubéole.
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