Le secteur de la santé en Tunisie, considéré historiquement comme un axe stratégique de développement, peine à remédier à ses multiples maux et suscite de vives critiques. Hôpitaux encombrés, personnel épuisé, patients mécontents : l'an dernier déjà, un rapport publié avec l'appui de la Fédération générale de la santé du syndicat UGTT réclamait une réforme urgente dans les 166 hôpitaux et 2 100 centres de santé du pays.
Malgré la volonté de développement du système de santé depuis l'indépendance de la Tunisie en 1956, ce rapport note une régression depuis les années 1990. L'étude met en avant l'accès inégal entre les régions aux technologies de pointe et les déserts médicaux mais aussi le mauvais état général des équipements et la corruption.
Murs tachés d'humidité, radiateurs rouillés, ordures à même le sol...
De son côté, le ministère de la Santé ne remplace plus les départs à la retraite alors que le manque de personnel dans la fonction publique avoisine 14 000 postes selon Kouther Hedhili, directrice des services généraux auprès du ministère de la Santé. Le fonctionnement de la santé publique est lourdement handicapé par l'endettement des hôpitaux, qui a atteint l'an dernier 185 millions d'euros.
Murs tachés d'humidité, radiateurs rouillés, ordures à même le sol : lors de débats télévisés, l'infrastructure de la santé est souvent qualifié de « médiocre ». Une « étiquette très exagérée » selon Nabiha Borsahi Falfoul, directrice générale de la Santé. Les autorités soulignent l'augmentation de l'espérance de vie en Tunisie qui est passée de 66 à 73 ans en dix ans, une preuve de l'amélioration des soins selon elles.
Pour le Dr Chokri Hamouda, chef des urgences de l'hôpital Charles Nicolle à Tunis, il faut impérativement « adapter les moyens dont on dispose aux besoins du citoyen ». Il ajoute : « la santé a un coût mais elle n'a pas de prix ».
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?
Endométriose : le ministère de la Santé annonce une extension de l’Endotest et un projet pilote pour la prévention