Comparé aux autres pays, les femmes enceintes en France sont plus imprégnées au mercure et à l'arsenic, révèle Santé Publique France dans les tomes 2 et 3 du volet périnatal du programme national de biosurveillance sur l'imprégnation aux métaux.
Il ressort de cette étude, qui a dosé 13 métaux et métalloïdes (aluminium, antimoine, arsenic total, cadmium, césium, chrome, cobalt, étain, mercure, nickel, plomb, uranium, vanadium) chez plus de 4 000 femmes enceintes, qu'à l'exception de l'uranium, la présence de métaux et métalloïdes a été relevée chez la totalité des femmes enceintes.
Intérêt des réglementations strictes
La surexposition à l'arsenic total et le mercure, notamment en comparaison des Américaines et des Canadiennes, est également observée en population générale, relève Santé Publique France, ce qui pourrait trouver « une explication dans la consommation plus élevée de produits de la mer ».
En revanche, le niveau d'imprégnation pour le plomb et le mercure a diminué en France « probablement suite à la mise en place de réglementations strictes » (limitation des rejets, interdiction de l'essence plombée, etc.), preuve « qu'il est possible d'agir » et « que l'action est d'autant plus efficace que des seuils sanitaires existent », souligne Santé Publique France.
Quant aux autres métaux, le niveau d'imprégnation est du même ordre de grandeur que les années antérieures. L'alimentation - produits de la mer mais aussi légumes racines, eau du robinet, eau embouteillée - est la principale source d'exposition mais pas l'unique, insiste Santé Publique France. La consommation de tabac expose à 5 de ces métaux et métalloïdes (antimoine, chrome, cobalt, nickel, vanadium) sans oublier les produits d'hygiène et cosmétiques ou encore l'utilisation domestique de pesticides.
Omniprésence des polluants de l'environnement
Dans le premier tome publié fin 2016, le volet périnatal du programme national de biosurveillance sur l'imprégnation aux métaux avait mis en évidence chez près de la totalité des femmes enceintes la présence de 6 familles de polluants organiques, notamment le bisphénol A (plastiques), de phtalates, de pesticides (anti-poux, anti-puces) ou encore de composés perfluorés (produits ménagers courants).
Ces dernières données font conclure à Santé Publique France que les femmes enceintes sont exposées à « l'omniprésence des polluants de l'environnement ». Si l'intérêt à la mise en place de réglementations strictes ne fait pas de doute pour Santé Publique France, l'agence sanitaire souligne que certaines spécificités françaises (mercure, arsenic total, pyréthrinoïde, PCB) par rapport aux États-Unis ne sont pas liées qu'à un manque d'uniformisation entre les pays mais aussi à des modes de vie différents, notamment concernant la plus forte consommation de poisson, recommandée mais qui n'est pas que source de bienfaits.
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