Les résultats la nouvelle étude Abena sur l’alimentation et l’état nutritionnel des bénéficiaires de l’aide alimentaire, montrent des évolutions positives, mais aussi négatives par rapport aux précédents de 2004-2005. Ainsi l’hypertension artérielle et l’obésité progressent, tandis que la carence en vitamine D régresse.
En France, l’aide alimentaire concerne plus de 3 millions de personnes. Pour mieux agir auprès de ses bénéficiaires, l’Observatoire régional de santé Ile-de-France (ORS), l’Unité de surveillance et d’épidémiologie nutritionnelle (USEN), l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) et la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) ont comparé les résultats de l’étude Abena 2011-2012 avec la précédente étude Abena, menée en 2004-2005. La dernière enquête s’est déroulée l’hiver 2011-2012 auprès de 2 019 personnes, dans 77 structures distribuant des denrées ou des repas*. Parmi les interviewé(e)s, 22,4 % ont accepté de participer à un examen clinique et biologique en centre de santé, destiné à objectiver les réponses.
Anémie ferriprive et vitamine D.
Seulement 46,6 % des usagers de l’aide alimentaire ont déclaré un état de santé bon ou excellent, contre 55,3 % en 2004-2005. La prévalence de l’obésité atteint 17,6 % chez les hommes et 35,1 % chez les femmes. Chez ces dernières, l’augmentation depuis 2004-2005 est significative. L’hypertension artérielle affecte 39,3 % des femmes et 48,5 % des hommes, avec une augmentation significative pour ces derniers. Seulement 5 % des usagers de l’aide alimentaire ont déclaré prendre un traitement hypotenseur. En revanche, on observe une évolution favorable des marqueurs biologiques de l’état nutritionnel. Ainsi, chez les femmes en âge de procréer, l’anémie ferriprive est passée de 16,1 % à 7,6 % entre les deux études. Et la prévalence des déficits en vitamine D a chuté de 75,5 % à 44,5 %, une évolution plus marquée chez les femmes.
Même si la consommation de produits de la pêche deux fois par semaine ou plus concerne seulement 38 % des usagers, ce type d’aliment progresse chez les bénéficiaires de l’aide alimentaire. Sans surprise, certains produits restent sous-consommés par rapport aux recommandations nutritionnelles. Seulement 6,5 % des usagers atteignent la fréquence de 5 prises alimentaires de fruits et légumes par jour. Et 14,7 % des usagers consomment des produits laitiers trois fois par jour, un chiffre en légère augmentation entre les études. Encore faut-il avaler plusieurs repas : la veille de l’enquête, 39,5 % des usagers ont déclaré moins de trois prises alimentaires.
*Six territoires urbains ont été étudiés : Paris, Marseille, Grand-Dijon, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Hauts de Seine. Pour en savoir plus : www.ors-idf.org
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