ON NE PRIVERA PAS l’opposition du droit inaliénable de s’opposer ni les syndicats du droit de défendre en toutes circonstances les acquis sociaux. On dresse le constat d’une période électorale que Nicolas Sarkozy affronte dans l’impopularité. On voit qu’un premier plan d’économies a été suivi rapidement d’un second plan. Que le gouvernement fait de la fiscalité une dentelle dont les éblouissants méandres ne faciliteront guère la tâche du ministère de l’Économie. Que le sacrifice des ménages, mais aussi des entreprise, ne sera pas négligeable. Que, peut-être, il était possible de taxer davantage les nantis et d’épargner la classe moyenne qui subit de plein fouet l’érosion de son pouvoir d’achat.
Peut-on augmenter la pression fiscale ?
Mais ce qui fait défaut aux forces politiques en présence, c’est la convergence des analyses. Même s’il a raison de tourner en dérision le gel du salaire de M. Sarkozy et de ses ministres et s’il propose de le réduire de 30 %, ce qui est mieux, François Hollande est prévisible quand il se livre à la démolition du plan budgétaire. Il faut qu’il nous dise d’abord s’il est possible d’augmenter la pression fiscale, l’une des plus élevées d’Europe, quitte à priver le pays de sa capacité d’investir et d’innover (car, non, une diminution de prestation sociale n’est pas un impôt plus lourd) . S’il est d’accord pour réduire la part trop grande des budgets sociaux dans la dépense publique. Si la France peut continuer à n’avoir de croissance que par le biais de la consommation, si elle ne doit pas se réindustrialiser et si elle ne doit pas réorienter une partie de la richesse qu’elle produit vers de nouvelles entreprises créatrices d’emploi.
Arrêter le compte à rebours.
M. Hollande parle, à juste titre, d’une nécessaire réforme fiscale qui répartirait plus équitablement le fardeau de l’impôt en protégeant les salariés mais en imposant les revenus du patrimoine et les grandes entreprises. À six mois de l’élection présidentielle, le gouvernement l’a fait. S’il est vrai qu’il a augmenté le taux inférieur de TVA, il n’a ni gelé ni diminué les salaires, qu’ils soient ceux du privé ou ceux de la fonction publique. Il n’a ni gelé ni diminué le montant des retraites. La principale revendication de l’opposition et des syndicats porte sur les quelque 4 milliards d’euros que coûtent l’exonération des heures supplémentaires. Certes, M. Sarkozy s’entête sur ce point, comme il s’est entêté sur le bouclier fiscal, parce ce qu’il s’agit de ses enfants chéris. Certes, la gravité de la situation permet de changer de credo. Encore faut-il préciser que la fiscalisation des heures supplémentaires influencerait négativement le pouvoir d’achat de ceux qui bénéficient aujourd’hui de l’exonération. Car, si les décisions du gouvernement sont aussi compliquées, c’est parce que, en vérifiant chaque poste, il s’efforce de préserver une croissance déjà bien insuffisante. En tout cas, l’accumulation ad æternam des déficits sociaux nous enfoncerait chaque jour un peu plus dans la stagnation ou même la récession.
LA MAJORITÉ ET L’OPPOSITION FONT DES ANALYSES DIVERGENTES SUR DES FAITS POURTANT ÉTABLIS
Pour réduire le débat à l’essentiel et en atténuer la virulence, il faudrait par exemple que M. Thibault ne répète pas qu’il est plus que jamais en faveur de la retraite à 60 ans. Si on prend à la lettre ce qu’il affirme, tout le monde partira à la retraite, certes à 60 ans, mais sans toucher de pension. Il serait bon que la CGT explique comment elle peut faire courir ce risque à la population au nom de ce qu’elle considère comme un principe intangible. Il faudrait aussi que tout le monde admette que la France ne vit pas en autarcie, que son économie dépend de ses partenaires commerciaux, que le recours massif à l’emprunt lui a créé des créanciers partout dans le monde et que, bientôt, ceux-ci auront encore moins de sollicitude à notre égard que les Allemands n’en ont pour les Grecs. Il serait utile que l’opposition et les syndicats admettent que la France doit échapper au sort de la Grèce, ou encore à celui de l’Italie, déjà contrainte de payer des taux d’intérêt qui deviennent prohibitifs quand elle emprunte dans l’urgence pour ne pas dire dans la panique, et alors que les taux d’intérêt exigés de la France s’élèvent dangereusement.
En adoptant deux paquets de mesures sévères, le gouvernement n’a pas manqué de courage électoral, comme les élus de l’UMP le répètent avec une satisfaction apparente tout en se demandant si le plan budgétaire ne va pas leur coûter leur circonscription. Ce courage n’efface pas les erreurs fiscales commises depuis le début du quinquennat, par exemple la malencontreuse réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune. Mais quand une bombe va exploser, il vaut mieux arrêter le compte à rebours.
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