11 462 passages aux urgences, 527 consultations pour 100 000 habitants en médecine ambulatoire et 17 % des consultations de SOS Médecins : les dernières données hebdomadaires de Santé publique France (au 4 janvier) témoignent de l'évolution progressive de l'épidémie grippale. Le Dr Pierre-Henry Juan explique au « Quotidien » comment SOS Médecins, fédération de 1 200 praticiens qu'il préside, gère avec les autres professionnels de santé la situation.
LE QUOTIDIEN : On entre dans le dur avec l'épidémie de la grippe saisonnière. Certains professionnels se disent débordés. Qu’en est-il de SOS Médecins France ?
Dr PIERRE-HENRY JUAN : Notre activité explose. Les dernières analyses fournies indiquent que nous avons plus de 10 000 actes supplémentaires liés à l'activité du virus saisonnier de la grippe. Il reste encore des cas de gastro-entérites mais presque 38 % de l'activité supplémentaire est liée à la grippe chez l'adulte et aux affections pulmonaires ou bronchites.
Dans ces cas-là, nos associations renforcent les gardes, les capacités des centres d'appels et standards. Toutefois, la situation est très tendue par rapport à la demande. L'épidémie arrive pendant une période de vacances scolaires, en avance et en augmentation par rapport à l'année dernière. Il faut savoir que toutes les régions sont au stade épidémique. La Corse est passée au stade pré-épidémique. L'activité est très importante : plus de 800 visites chez les moins de deux ans, plus de 8 500 visites chez les adultes et plus de 31 % de visites chez les plus de 75 ans.
Quelles sont les remontées de terrain ?
Le plan ad hoc pour contrer l'épidémie hivernale a été lancé fin novembre par Agnès Buzyn mais le calendrier spécifique à cet hiver joue. Nous sommes dans une période particulière, au sortir de trois jours de fêtes en plein week-end, sans recours possible à la médecine de ville. Tous les systèmes sanitaires font face du mieux que possible mais il est difficile de répondre à toutes les demandes. SOS Médecins est interconnecté avec le centre 15 et nous travaillons avec réciprocité. Il nous transfère les appels. Les activités de régulation, de conseils téléphoniques, de visites et de consultations sont à leur maximum. Il arrive même que les médecins libéraux, eux-mêmes saturés, nous contactent pour aller voir un de leur patient. Nos services sont très sollicités pour répondre à une demande de médecine non programmée ou médecine d'urgence non réanimatoire.
À quoi doit-on s'attendre dans les prochaines semaines ?
Je ne peux pas le prédire. Selon les données sanitaires, nous ne sommes pas encore au pic au niveau national. Services hospitaliers, cabinets de ville et centres de régulation, nous continuerons à fournir tous les moyens possibles pour répondre ensemble à la demande.
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