Don d’organes : la recette pour économiser des milliards et sauver des vies

Publié le 17/10/2012
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Crédit photo : PHANIE

« Monsieur le président de la République, savez-vous que vous pouvez sauver des centaines de vies et économiser 9,6 milliards d’euros ? », interroge la Fondation Greffe de vie dans une lettre ouverte à François Hollande. Comment ? En faisant baisser d’un tiers le taux de refus au prélèvement d’organes tout en augmentant le don de rein du vivant de 10 à 25 %, indique la Fondation qui détaille ici son mode de calcul. En 2011, 1 027 oppositions au prélèvement d’organes ont été recensées par l’Agence de la biomédecine. Réduire le taux de refus au prélèvement d’organes de 33 % à 22 % permettrait d’obtenir, « 342 donneurs supplémentaires, soit plusieurs centaines de vies sauvées ».

Principe du droit d’opposition

Au regard du coût annuel d’une dialyse, « de 67 000 euros plus élevé qu’un suivi de greffes », sur 14 ans, l’économie cumulée s’élèverait à près de 10 milliards d’euros pour la Sécurité sociale. À l’occasion ce mercredi de la 8e journée mondiale du don d’organes, la Fondation Greffe de vie demande au président de la République d’agir pour mieux faire connaître la législation en vigueur dans ce domaine, notamment le principe du droit d’opposition inscrit dans l’article L1232-1 du code de Santé publique. À savoir qu’un « prélèvement peut être pratiqué dès lors que la personne n’a pas fait connaître, de son vivant, son refus d’un tel prélèvement », lequel « peut être exprimé par tout moyen », notamment en s’inscrivant sur le registre national prévu à cet effet. D’après une ancienne enquête de la Fondation réalisée en février 2011, seulement 13 % des Français connaissent cette disposition législative.

Néanmoins ce principe du droit d’opposition que la Fondation résume par la formule : « Tu n’as pas dit non, tu es donneur », n’est pas aussi évident dans les textes. En effet, « si le médecin n’a pas directement connaissance de la volonté du défunt », poursuit l’article L1232-1, « il doit s’efforcer de recueillir auprès des proches l’opposition au don d’organes éventuellement exprimée de son vivant par le défunt, par tout moyen ».

Carte du donneur

Pour la Fédération France ADOT, la généralisation de la carte de donneur à porter sur soi permettrait de fluidifier le dispositif. Toutefois, rappelle l’Agence de la biomédecine, cette carte n’a « aucune valeur légale » : l’équipe médicale devant dans tous les cas consulter les proches avant d’envisager tout prélèvement. « La carte de donneur ne peut donc en aucun cas remplacer une conversation avec vos proches pour faire connaître votre décision », souligne l’agence. La Fondation Greffe de vie appelle également le gouvernement à communiquer sur le don du vivant, en formant et en sensibilisant davantage le corps médical « afin qu’il puisse présenter cette solution aux familles des malades ».

DAVID BILHAUT

Source : lequotidiendumedecin.fr