LA DOCTRINE économique la plus en vogue repose sur l’idée qu’il faut diminuer les dépenses de l’État et non pas augmenter les impôts. Les plans d’économies du gouvernement souffriraient donc de ce qu’il n’a pas assez taillé dans le chapitre des dépenses budgétaires. Toutefois, dans ce domaine, il est plus facile de conseiller que d’agir : la plupart des dépenses sociales contribuent elles aussi à la consommation et à la croissance dans la mesure où elles participent au pouvoir d’achat. Prenez n’importe quel budget, par exemple celui de la Défense, et vous verrez que vous ne le réduirez pas sans mettre des gens au chômage, sans ruiner quelques entreprises qui travaillent pour nos armées, bref, sans diminuer la croissance.
LA CRISE PRIVE LA GAUCHE DE SES MARGES DE MANOEUVRE
Le « saupoudrage » des mesures que le gouvernement a adoptées dans les deux plans respecte en fait un double objectif : réduire le déficit budgétaire pour qu’il ne soit plus que de 3 % en 2013 et éviter d’accroître le chômage par des mesures qui amputeraient le pouvoir d’achat. Il ne sera pas difficile, dans quelques mois, d’évaluer le bilan de ces dispositions. Mais, si un autre gouvernement avait pris des décisions différentes, il n’est pas certain qu’il aurait obtenu des résultats enthousiasmants. On se réfère à telle ou telle technique de gestion étatique au nom du courant de pensée économique auquel on appartient, sans tenir compte d’une conjoncture particulièrement désastreuse, qui n’a pas vraiment de précédent, et pour laquelle il faudra sans doute réinventer une théorie, fondée davantage sur le pragmatisme que sur l’idéologie.
Cela, effectivement, limite le débat politique. L’opposition peut seulement nous assurer que les mesures Fillon sont insuffisantes et même dommageables, ou en dénoncer l’injustice. Elle ne peut pas nous certifier qu’à la place du Premier ministre, François Hollande serait capable de nous sortir du marais dans lequel nous nous enfonçons.
Pas de martingale pour la gauche.
La majorité actuelle se trompe peut-être, mais la gauche n’a pas de martingale. Tout au long d’une campagne électorale qui a largement commencé, nous aurons droit à la description positive que le pouvoir en place dressera sans faiblir de sa gestion de la crise, et au tableau merveilleux que la gauche dressera de ses propositions. Dans l’esprit de l’opposition, le désespoir est de droite, l’espoir est de gauche. Il demeure que, si Nicolas Sarkozy peut exciper dans trois ou quatre mois d’un retour progressif à l’équilibre budgétaire, accompagné d’un recul du chômage, l’amélioration du contexte économique et social sera portée à son crédit, et donc au choix de bonnes mesures. Que l’herbe soit plus verte dans le paradis virtuel de la gauche, on ne s’en souciera plus. En revanche, si M. Sarkozy échoue, ce qui n’est pas du tout impossible, compte tenu des incertitudes internationales, l’alternance apparaîtra comme la seule option. C’est d’autant plus vrai que la très grande popularité dont bénéficie François Hollande dans les sondages s’explique au moins partiellement par le rejet du personnage que représente le président dans divers segments de la population. De la même manière, on ne s’enthousiasmera pas pour le projet socialiste par adhésion aux principes qu’il véhicule mais parce que le projet sarkozyste aura échoué.
On ne manquera pas, à droite mais aussi ailleurs, de s’inquiéter d’un programme socialiste revu et corrigé par M. Hollande et qui ne sera crédible que s’il est adapté à la crise. Le candidat de la gauche aura tout le loisir de constater que, sauf à transformer de fond en comble la société française, comme le souhaiterait un Jean-Luc Mélenchon, il n’a peut-être rien de très original à proposer, sinon une réforme fiscale qui tirera (fatalement) plus d’argent de la poche de ses concitoyens. Lui aussi nous dira qu’il doit équilibrer le budget, diminuer la dette et préserver la croissance, ce qui est certes contradictoire. Mais quand il s’agit d’accomplir un miracle, on trouvera des magiciens dans tous les partis. On en trouvera moins qui réussissent leur tour.
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité