DEUX TYPES de mesures sont indispensables : de court terme et de long terme. À court terme, il faut envoyer un signal aux marchés sur la détermination des dirigeants de la zone euro à sauver la monnaie unique et à s’adresser très rapidement aux agences de notation et aux spéculateurs qui poursuivent actuellement leur travail de sape. Il s’agira d’écarter les solutions dites alternatives qui germent dans les esprits, comme la sortie de la Grèce de l’euro. On a vanté un peu vite le cas de l’Argentine, qui a fait faillite il y a dix ans, a refusé l’aide étrangère, a bénéficié d’une forte croissance et d’un redressement relatif de ses comptes pour se retrouver aujourd’hui dans le marasme, sans le moindre espoir, dès lors qu’elle a annulé deux tiers de sa dette, d’obtenir des financements extérieurs. Il s’agira aussi d’exprimer collectivement une volonté politique : la cause de la crise ne se situe pas dans la monnaie unique mais dans l’erreur qui a consisté à créer cette monnaie sans avoir poursuivi l’intégration économique, fiscale et sociale qui aurait rendu l’euro indestructible. On y vient un peu tard, mais on y vient.
L’union bancaire.
À plus long terme, les Européens doivent s’engager sans hésiter dans les projets qui ont été abondamment cités et expliqués sans avoir été adoptés à ce jour : union bancaire européenne qui permettra la création d’un organisme européen de surveillance des banques du Vieux Continent ; project bonds qui contribueront à la croissance réclamée avec tant d’insistance par le France. On pense consacrer aux project bonds quelque 120 milliards d’euros, soit un pour cent du produit intérieur brut de l’Union européenne, ce qui n’est pas suffisant, mais montrerait au moins que, face à l’adversité, l’UE n’est pas inerte ; chiffrage de l’effort à fournir pour sauver l’Espagne, Chypre et la Grèce, en dépit de la conduite insensée de ce pays, qui continue à truquer les chiffres concernant le recutement de fonctionnaires ; soutien politique sans failles à l’Italie de Mario Monti, qui n’a pas démérité, a adopté un plan d’austérité et de réformes draconien sans que les marchés reconnaissent ce puissant effort.
ABANDONS DE SOUVERAINET? IMAGINEZ OU NOUS EN SERIONS SI LA FRANCE AVAIT ETE LIVREE A ELLE MEME
À plus long terme, les Européens doivent s’engager sur une convergence non seulement de leurs économies mais aussi de leurs positions politiques. Quoi qu’en pensent les Français qui lui ont donné la majorité absolue, François Hollande a introduit une source de conflit avec l’Allemagne quand il a exigé la création des eurobonds, considéré comme facteur de laxisme par la chancelière Angela Merkel, et quand il a semblé vouloir créer un front commun avec les pays dits du sud. La démarche n’aurait eu de sens que si la France et l’Italie pouvaient, indépendammment de l’Allemagne, trouver les ressources nécessaires (et énormes) au rééquilibrage de leurs comptes. La garantie allemande ne peut jouer que si Berlin est enfin convaincu que la France, l’Italie et l’Espagne s’acheminent sans la moindre réserve vers une réduction drastique de leurs dépenses publiques. Or le gouvernement français a louvoyé jusqu’à présent. Au terme d’un séminaire lundi dernier, il n’a pas été capable d’annoncer les hausses de prélèvements obligatoires dont le contenu a été largement publié par les médias ; retour à l’ISF d’avant Sarkozy, impôts accrus sur les successions, hausse de la CSG pour tous les revenus. Il a pris tout son temps aussi pour annoncer de nouvelles dépenses, recrutement de fonctionnaires dans l’Éducation, la police et la justice, ou la hausse du SMIC de 2 %, jugée insuffisante par les syndicats, mais destructrice d’emplois par les PME.
Ce n’est pas l’heure, pour la France, de se grandir politiquement en exprimant un point de vue original dont sa faible influence ne garantit guère la mise en œuvre. Certes, la crise de l’euro est aussi politique. Certes, il faut à l’UE une vision qui dépasse les tremblements parkinsoniens du marché. Cette vision passe par des compromis et, surtout, par une intégration européenne beaucoup plus complète. Les objections de ceux qui hurlent hystériquement aux « abandons de souveraineté », n’ont aucune valeur face à ce qui arriverait à l’indépendance de notre pays si le sommet de Bruxelles se terminait sur un échec.
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